Qu’est-ce qui pousse les combattants de toutes les guerres sur les champs de bataille ? La peur des hommes en est la cause, la soif de pouvoir, et bien souvent la manipulation des gouvernants. Mais ceux qui partent sur les champs de bataille ont conscience de défendre leur pays, de refuser d’être écrasé par l’envahisseur, de se battre pour protéger leurs familles et leurs concitoyens.
Cette énergie qui les pousse à faire la guerre est la même énergie qui peut en faire des combattants de la paix : défendre son pays, refuser l’écrasement, protéger la vie de ses proches et de ses semblables, se battre pour la justice et pour la paix. C’est la même énergie qu’il s’agit de mettre en œuvre.
Car la même main peut caresser ou frapper ; les mêmes yeux peuvent sourire ou pleurer ; le même regard peut accueillir ou tuer ; la même parole peut encourager ou insulter ; etc. Tout vient du même cœur qui peut aimer ou haïr, se réjouir ou souffrir.
Pour chacun de nous, l’énergie qui nous rend si souvent agressifs peut être transformée en énergie constructive :
- Ecraser l’autre ? ou pour écraser l’injustice ?
- Se mettre en colère contre qui empiète sur mon territoire ? ou contre la misère ?
- Lutter pour arriver le premier ? ou pour arriver ensemble ?
- Défendre un nationalisme exacerbé ? ou la construction de l’Europe ?
- Défendre jalousement ses droits et son pré carré ? ou bâtir un monde fraternel où chacun puisse vivre et être reconnu ?
- La même énergie pour faire la guerre ? ou pour faire la paix ?
A nous de choisir !
La fraternité vécue ou refusée est la ligne de partage entre les hommes.
Combien de combattants ou de prisonniers de guerre ont découvert la fraternité sur les champs de bataille : se réconforter, se serrer les coudes quelles que soient les convictions ou l’origine sociale, partager avec les copains d’une même baraque de prisonniers le contenu d’un colis arrivé de France, aller ensemble relever les morts après un bombardement…
Si la guerre est faite d’horreurs, les hommes qui la font en reviennent souvent plus humains, plus fraternels. Ils savent aussi que la fraternité n’est pas seulement dans un camp : quand aujourd’hui des anciens combattants français rencontrent des anciens combattants allemands, ils se sentent souvent très proches, ayant vécu les mêmes horreurs et les mêmes angoisses, mais aussi les mêmes expériences de solidarité et de fraternité.
L’histoire et leurs gouvernants les avaient dressés les uns contre les autres : ils se découvrent d’abord semblables dans leur humanité.
Seule, la fraternité ouvre un avenir.
Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
Mai 2014