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Améliorer concertation et coopération

Lire le texte ci-dessous ne suffit pas pour changer les pratiques
ni pour transformer les cultures de compétition en cultures de concertation.
Il est nécessaire que les équipes se saisissent de chacun des points ci-dessous,
les confrontent à leurs pratiques automatiques et à leurs postures habituelles,
et envisagent les stratégies et moyens de changement adaptés à leurs spécificités.


1. Comment faire pour
TRAITER LES DÉSACCORDS ?

La plupart des conflits viennent de l’acharnement réciproque à convaincre qui oppose et empêche un vrai dialogue…

Quitte le « J’ai raison, tu as tort » et ta volonté première de convaincre
et remplace les par :   « Voilà ce que je vois, pense, propose, ressens… »
                                    « et toi qu’est-ce que tu vois, penses, proposes, ressens… ? »

Ainsi tu te « décentres »
et tu acceptes un autre point de vue ou une autre manière de réagir…
Même si ça t’étonne et te choque… accueille, demande des explications,
et vos points de vue vont devenir complémentaires et s’enrichir


2. Comment faire pour
PRENDRE EN COMPTE LES DIFFÉRENTS POINTS DE VUE ?

Souvent nous n’écoutons pas vraiment parce que nous voulons d’abord faire passer le message
ou parce que nous n’entendons chez l’autre que ce qui nous choque ou ce qui confirme notre point de vue…

Ecoute vraiment
N’écoute pas pour convaincre, n’écoute pas pour trouver la bonne réponse ou la solution,
car en faisant cela tu restes centré sur toi : tu n’écoutes pas, car tu cherches en toi la réponse !

Ecoute seulement pour écouter, pour accueillir, pour découvrir,
pour comprendre et ressentir ce que l’autre vit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent…
Reformule
à l’autre ce que tu as entendu et compris et écoute ses correctifs
pour être sûr que tu n’as pas interprété et déformé sa pensée ou ses ressentis

Beaucoup de relations tendues se libèrent dans cette écoute active.


3 . Comment faire pour
ÉVITER DE SE BLESSER MUTUELLEMENT ?

Nous sommes souvent blessés par des paroles entendues, par des reproches et des jugements perçus comme injustes… ou nous sommes blessants et jugeant nous-mêmes

Distingue/sépare :                
– l’acte et la personne
– l’action de l’autre et ta réaction à toi

Tu pourras alors dénoncer un acte inacceptable sans jamais juger la personne
Ne dis plus : « Tu racontes (c’est la personne) n’importe quoi »
Dis plutôt : « ce que tu dis (c’est l’acte) est une erreur ou ne me convient pas ».

Ne dis plus : « tu es un égoïste » (tu juges la personne)
Dis plutôt : : « j’attendais (tu parles de toi, de ton besoin) que tu me partages ceci (tu évoques l’acte)»

Au lieu d’interpréter ses actes, demande-lui des explications…
Au lieu de parler de lui, parle-lui de toi, de ce que ça t’a fait,
de tes attentes et de tes besoins, de ce que tu acceptes ou refuses


4. Comment faire pour
COLLABORER dans les tensions ?

Tensions issues de nos différences de sensibilités, d’expériences, de priorités, d’intérêts…
Tensions issues de nos incertitudes, de nos peurs, de nos fragilités, de la dévalorisation…

Ne décide jamais sans concertation
Remplace la loi de l’esclavage et de la domination :
le maitre décide, les autres acceptent et se soumettent…
par la loi de la démocratie : à la fois respect des majorités et des minorités

Les conflits ne se résolvent pas dans les manifestations, mais dans les négociations…
Donc deux pistes :


Passer de la posture de manifestation à la posture de négociation :
quitter la volonté d’imposer son point de vue,
choisir de construire ensemble un accord dans le respect, la concertation, la coopération,
pour parvenir ensemble à des compromis ou des consensus.

Chercher d’abord les intérêts communs avant de traiter les dissensions
et « vivre ensemble avec nos désaccords »


5. Comment faire pour
GÉRER DES PRIORITÉS CONTRADICTOIRES

C’est la tension entre les deux bouts opposés de l’arc qui donne l’élan à la flèche

Des priorités différentes, des enjeux différents… Par exemple :
            élus et cadres administratifs n’ont pas les mêmes priorités ni les mêmes temporalités…             De même pour le politique, l’économique, l’administratif…
De même pour les Services et leurs missions différentes dans une entreprises…

Collaborations nécessaires et priorités contradictoires :
Comment trouver dans nos tensions l’élan de la coopération ?
Deux pistes fondamentales :

une posture personnelle : marcher sur 2 jambes:

s’affirmer ET s’adapter
affirmation de soi ET empathie
Nous marchons si souvent à cloche pied :
– affirmation de soi sans empathie = j’impose, je fais pression, je domine
– empathie sans affirmation = je me laisse manipuler, je prends en pitié, je me soumets…
Marcher sur 2 jambes : si tu veux t’affirmer de façon juste, commence par l’empathie !

une posture collective : la concertation

jamais un qui l’emporte que l’autre,
mais la stratégie de l’arc.
Mettre en œuvre collectivement cette stratégie
suppose que chacun choisisse la posture personnelle des 2 jambes !


6. Comment faire pour
GÉRER LES EGO (le mien et ceux des autres !)

Des affects perturbants : se faire marcher sur les pieds, ne pas être entendu,
faire sa place quand on est nouveau, faire passer le message à tout prix…

Dire non à toutes les prises de pouvoir !
Au sommet de l’Etat, il y a des Ministres et des Ministères, c’est-à-dire des serviteurs !

Toutes nos compétences et missions sont des services du Peuple, du bien commun, de la mission reçue.
A ce titre, toute prise pouvoir personnel est illégitime.

Dans un corps, la tête n’impose pas.
La tête coordonne et prend soin de l’ensemble en veillant particulièrement aux articulations.

Marc THOMAS
lui écrire par mail