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Comme semence en terre…

Jean-Yves Leloup (http://www.jeanyvesleloup.eu/) écrit :
« Nous sommes déjà descendus par milliers dans la rue
pour exprimer notre insatisfaction, nos peurs et notre colère…
Avec le coronavirus et autres « maladies de la mort »,
nous sommes maintenant obligés de descendre en nous-mêmes
pour intégrer et peut-être transformer nos peurs, nos colères et notre amertume.
C’est ce qu’on appelle un retournement (métanoïa).

Le face à face avec soi-même et la pratique de la méditation
peuvent nous aider, avec une lucidité qui ne cède pas au désespoir,
à cette transformation (personnelle, sociale, cosmique, économique). »
(Extrait de la page Facebook : @alafleurdesoideveloppement)

Pour pouvoir germer et libérer toutes les ressources qu’elle porte en elle,
la semence doit être enfouie en terre, parfois pendant de long mois…

Certains terreaux sont plus favorables que d’autres…
C’est plus facile d’être confinés
à deux dans une maison spacieuse et lumineuse face à la mer
qu’avec 3 ou 4 enfants dans un appartement exigu et surchauffé en ville…

Parfois le temps paraît long et improductif…
Un long hiver de gel et de froidure où apparemment rien ne se passe…
et c’est pourtant le temps de l’enracinement…
On dit que les pommiers ne donnent des fruits que là où il gèle l’hiver…

Parfois la terre ensemencée se dessèche…
On peut en rester au triste constat et se lamenter,
ou aller chercher plus profond la source qui irrigue…
Un cœur desséché n’est jamais privé de source…
Un cœur desséché n’a pas encore trouvé la source indestructible qui l’habite.
Même nos pires turpitudes ne peuvent assécher définitivement la source !

Une amie écrit :
« J’ai oublié pendant quelques temps cette évidence :
ce lieu qui en nous à aucun moment ne peut être abîmé, ne peut être atteint…
ce lieu si vaste, immatériel…non physique ..même pas vibratoire
qui nous relie à nos racines,
Source universelle, Conscience universelle et non karma de nos psychoses. »

Toujours il faut veiller à la fécondité des semences confinées en terre…
Une amie me disait aujourd’hui :
« Plus question de voyages ! Confiné, tu es planté là ! »
Cela m’évoquait une phrase reçue un jour d’un ami :
« Fleuris où tu es semé… »
Ameublir la terre, lui apporter l’engrais nécessaire, l’arroser…
et plus tard éloigner les prédateurs, partager avec les oiseaux…
Se confiner pour prendre soin de soi,
ameublir nos rigidités,
nourrir notre intériorité,
abreuver nos soifs d’être
plutôt que d’avoir…

→ Compétences relationnelles Océan Indien vous propose des outils
pour ameublir, nourrir, abreuver….

Lorsque les semences sont confinées en terre,
vient le temps de l’espérance en la fécondité de la récolte !
Le temps du confinement est le temps de la foi :
la vie surgira, sortant de la germination et du confinement…
Mais attention : si on tirait sur les feuilles qui sortent de terre
pour qu’elles poussent plus vite, on les tuerait !

Il nous faudra prendre le temps de « laisser sortir » plutôt que de sortir…
nous laisser surprendre par les pousses inattendues qui auront germé en nous…
Nous serons devenus nouveaux, plus enracinés, plus florifères, plus fructueux…
Et la nature nous indique déjà le genre de nouveautés à venir :
un monde moins pollué, plus respirable, lavé de l’intoxication…
Nous aurons envie de le préserver en choisissant des valeurs durables,
en désinfectant nos relations oppressantes et toxiques…
Comme on préserve une nouvelle récolte
pour en déguster la saveur et s’en nourrir…

Un monde nouveau est en train de naître…
Osons le pari d’y croire et d’en protéger ou confiner les semences !

Marc THOMAS, Consultant en Compétences relationnelles
27 mars 2020, en pleine épidémie du Coronavirus

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En toi est la source qui fissure tes carapaces

Lors d’un atelier de travail sur soi en groupe, Julien* dit qu’il ne sait plus trop où il en est ni même qui il est … Pourtant il évoque des contextes où il se sent vraiment bien : cet atelier où chacun peut s’exprimer librement sans crainte du jugement ; et aussi une association éducative, fondée sur des valeurs de respect de chacun, de développement de l’autonomie et de la solidarité… Le point commun de ces contextes bénéfiques, dit-il, c’est la bienveillance en acte. Et il ajoute : « Quand je suis dans ces contextes, je me sens très bien… mais dès que je rentre chez moi, ça ne va plus. Je suis perdu ! »

Julien, tu penses que tu dois rester sous perfusion de ces contextes pour te sentir bien… Mais cela signifie aussi que tu en es dépendant…
Aussitôt que tu t’en éloignes tu te confrontes à ton mal-être.

Ce qui est vrai pour Julien l’est aussi pour chacun de nous :
Si tu te sens si bien dans certains contextes,
c’est que cela fait résonner une valeur que tu portes en toi !
Ose plonger au fond de toi, va chercher tes ressources personnelles :
tu peux trouver en toi ce que tu cherchais à l’extérieur.
Tu n’es pas fait pour vivre sous perfusion,
mais pour te désaltérer à ta propre source !

Julien ajoute qu’il se bat pour changer.
Il se bat pour enlever des morceaux de sa carapace,
pour transformer ses manières abruptes de s’exprimer,
pour éradiquer tout ce qui perturbe son entourage…

Nous aussi, nous nous battons souvent contre ce qui nous empêche de vivre !
Et si tu arrêtais de te laisser obnubiler par tes obstacles et tes freins ?
Et si, au lieu de te battre pour briser ta carapace,
tu allais chercher les valeurs qui se cachent derrière cette carapace :
ton envie de vivre vrai, ton désir d’aimer dans le respect et la délicatesse,
tes ressources de bienveillance qui s’éveillent
quand tu en rencontres les harmoniques à l’extérieur…

Julien, ose croire en ces forces de vie qui sommeillent en toi !
Elles sont comme le poussin caché derrière sa coquille :
ce n’est pas en cassant la coquille qu’on fait grandir le poussin !
Tu es comme ce poussin :
en grandissant de l’intérieur tu vas briser la carapace qui te protégeait.

D’autres personnes évoquaient aussi ce soir-là nos fêlures : l’une y voyait des blessures,
l’autre disait que ce qu’elle ressentait jadis comme blessures,
était devenu aujourd’hui comme des ouvertures.
C’est dans les fissures d’un mur ou les fêlures de la lave
que sortent et grandissent des petites pousses fragiles :
la vie triomphe de ses carapaces !
La force fragile de la vie jaillit du cœur de soi, plus forte que tout,
jusqu’à fissurer nos carapaces… et laisser nos sources irriguer nos vies.

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
juin 2018 -(avec l’accord de Julien*)

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