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N’aie pas peur d’avoir peur… de toi-même

LA PEUR DE NOUS-MÊMES…

Tous ces moments où nous avons peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir, de n’être pas capables… Peur aussi de faire n’importe quoi quand nous sommes épuisés ou à bout…

Ces peurs là se nomment manque d’estime de soi ou de confiance en soi et s’enracinent souvent dans une éducation où nous avons été peu valorisés et encouragés. Nommer cette cause, c’est aussi indiquer le chemin de la solution : il n’est pas question d’accuser nos parents ou nos éducateurs qui ont souvent fait ce qu’ils ont pu et ce qu’ils croyaient bon. Mais si nous avons manqué de reconnaissance et de valorisation, il est toujours temps d’aller les chercher là où elles sont !

Chercher la valorisation à l’âge adulte dépend de nous: plutôt que nous lamenter de nos manques ou de non faiblesses, regardons nos valeurs : qu’est-ce que j’aime en moi ? Quels sont mes désirs ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce que j’espère ? Quels sont mes rêves ? Oser croire en soi, et ensuite seulement négocier avec nos limites et nos contraintes !

Chercher la reconnaissance de l’autre est aussi de notre responsabilité : plutôt que de ruminer les déceptions relationnelles, je peux me demander d’abord : sur qui je peux compter ? Qui m’apprécie ? Qui est prêt à m’écouter ? Qui me fait confiance ? Qui peut me dire son désaccord sans me juger ni me rejeter ? Et choisir de m’entourer de personnes positives plutôt que de ruminer mon aigreur…

Alors dans cette démarche où je cherche les valorisations et la reconnaissance qui me manque, je vais voir grandir l’estime de moi et la confiance en moi.

Et je n’aurai plus peur de ma peur… Car je découvrirai que ma peur de moi ressemble aux jambes fragiles et tremblantes du petit enfant qui apprend à marcher. Si tremblantes qu’il avait peur de lâcher la main… Si tremblantes qu’il tombe même encore parfois… Mais il se relève… Et grâce à sa chute, il découvre la capacité de se relever… Grâce à sa chute, ses muscles se renforcent et il devient plus fort… Et sa joie d’avancer et de découvrir le monde devient plus forte que sa peur…

De la même manière que le petit enfant qui apprend à marcher, je vais apprendre à « apprivoiser » ma peur.

Apprivoiser ma peur en la nommant : la nommer, la reconnaître et l’accepter, et aussitôt chercher de quoi j’aurais besoin pour ne plus avoir peur : besoin de me protéger, besoin de sécurité, besoin de soutien, besoin de repos, etc. Et donc comment faire pour satisfaire mes besoins.

Apprivoiser ma peur en cherchant derrière nos peurs les désirs cachés. Au lieu de dire comme d’habitude : « mais je n’y arriverai pas ! », si nous disions : pour y arriver, comment je peux m’y prendre ? Sur quelles ressources personnelles je peux compter ? à quelles difficultés vais-je être affronté et comment les contourner ? à qui je peux faire appel pour m’accompagner ou me donner un coup de main ?

N’aie pas peur de ta peur !
Ta peur d’échouer n’est que le voile qui cache ton désir et ta capacité de réussir !

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

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En toi est la source de ce qui te manque

Tu as beaucoup d’attentes vis-à-vis des autres. Tu voudrais qu’ils t’écoutent, qu’ils prennent soin de toi, qu’ils répondent à tes demandes, à tes exigences… Tu as souvent l’impression de donner beaucoup aux autres et de ne pas recevoir à la mesure de ce que tu donnes…

Je reviendrai plus bas sur ce que nous pouvons attendre des autres. Mais je veux seulement te rappeler ici que la satisfaction de nos besoins vitaux est toujours de notre responsabilité : c’est la conséquence de notre autonomie et de notre liberté. Et si tu attends tout de l’autre, tu transformes cet autre en « esclave » de tes besoins et de leur satisfaction.

C’est d’abord en toi qu’est la source de ce qui te manque…

Par exemple, si tu as besoin de repos, c’est ton corps et ton esprit qui expérimentent la fatigue, et personne ne peut se reposer à ta place ! Plus tu dis que c’est les autres qui t’empêchent de te reposer, et plus tu amplifies toi-même ta propre fatigue. Lorsque « trop c’est trop », c’est toi, et toi seul, qui a la responsabilité de dire « stop ». Dire que c’est la faute des autres n’est qu’une fausse excuse parce que tu n’as pas osé dire non ou tu n’as pas appris le dire autrement que par la rancœur ou la colère. Si tu as besoin de bien-être, il est de ta responsabilité d’en trouver les moyens : pourquoi remettrais-tu à l’autre les clefs de ton bien-être ?

Autre exemple : tu as besoin d’être reconnu… Ce besoin est légitime… Mais souvent tu attends de façon haletante que les autres te reconnaissent et te valorisent : tu es à l’affût de ce qu’ils vont dire, tu as un énorme besoin de leurs compliments, et tu es fort blessé si cette reconnaissance n’est pas exprimée… Cette réaction douloureuse est aussi le signe que ta propre confiance en toi est fragile… Le jour où tu es allé trouver en toi qui tu es et quelle est ta propre valeur, tu constates que les critiques des autres t’atteignent moins. Tu n’as plus besoin de leur reconnaissance pour aller bien, mais tu la reçois comme un cadeau gracieux et gratuit. Et même tes limites ou tes erreurs ne déclenchent plus ta peur d’être jugé, mais elles deviennent des occasions de complémentarité et de relation constructive.

Même ton désir très (trop) fort de rencontrer quelqu’un n’est pas d’abord un désir de l’autre, mais un besoin en toi… Ceci peut être très clair dans la tête et le mental, mais difficile à ressentir et à vivre dans la canalisation des affects et des manques…

Dans ton attente de vivre une rencontre amoureuse, deux mots très forts se sont imposés à toi : tu as besoin de respect (attentionné, présent, disponible …) et tu as besoin de tendresse (douceur, intimité, délicatesse…). Ces besoins, tu en attends légitimement la satisfaction dans une rencontre. Et pourtant ces besoins parlent d’abord de toi, de ce que tu es, de ce que tu sais apporter à ceux qui te sont proches… Tu sais te rendre disponible et te donner avec délicatesse, dans le respect de la démarche de l’autre… Tu sais donner cela aux autres… mais tu ne sais pas encore te le donner à toi-même…

Le chemin qui te reste à faire est de trouver en toi ce respect et cette tendresse qui t’habitent et dont tu as tant besoin pour toi-même…

Le respect passe par un accueil attentionné de ce qui résonne en toi : ce que tu ressens et ce que tu désires ; ta capacité à nommer et à prendre en compte tes valeurs propres, tes compétences et tes limites ; la confiance que tu t’accordes dans ta manière de percevoir la vie et de te situer au milieu des autres ; le choix de prendre soin de ta santé, de tes rythmes de vie, du minimum de confort dont tu as besoin pour être efficace…

La tendresse passe par une bienveillance envers toi-même, surtout quand tu es confronté à tes limites, à tes erreurs, à tes échecs. Une bienveillance qui proscrit tout jugement sur toi-même, qui analyse les raisons des échecs et te permet d’apprendre de tes erreurs. Une bienveillance et une tendresse qui te permettent de te rappeler que le soleil est toujours présent derrière les nuages, de fêter avec plaisir tes avancées, d’accueillir avec joie les cadeaux relationnels offerts dans les échanges chaleureux avec tes proches…

Quand tu pourras adhérer à cela en profondeur, tu trouveras tes propres mots pour l’exprimer et surtout, tu le ressentiras comme une grande émotion : tu toucheras alors à ton besoin et à la source de sa satisfaction en toi, et tu ressentiras quelque chose comme un élargissement, une sensation de profondeur… Tu constateras alors que tu es plus serein, moins affecté par les réactions des autres, moins impatient ou moins exigent vis-à-vis de ce que tu attends d’eux…

Certes, cela ne supprime pas le bonheur espéré d’une rencontre ou d’un partage, ni même la demande faite à l’autre de contribuer à la satisfaction de mes besoins. Cela ne supprime pas non plus tout manque ni toute impatience. Mais une sorte de « bascule » est alors en train de se faire qui va te permettre d’être moins « agressif » dans ton désir, de sortir de la rancœur et de la colère : tu auras cherché d’abord la source de leur satisfaction en toi. De ce fait, tu n’attendras plus de l’autre qu’il soit « aux ordres » de tes besoins, mais tu entreras en négociation ou en collaboration avec lui, dans une relation d’échange pour la satisfaction de tes besoins… et probablement aussi des siens par la même occasion !

Bien à toi…
Marc                         Jaillissement130x81                 mthomas@competences-relationnelles.comPDF1

ME PROTÉGER quand quelqu’un cherche à m’atteindre

Après un conflit ou une rupture, tu ressens que l’autre cherche à t’atteindre et que tu ne peux pas te protéger. Ça te fait mal. Et cette douleur peut nourrir ta rancœur, ton aigreur, voire même un désir de vengeance. A l’inverse, elle peut aussi te ramener vers l’autre, te rapprocher de lui pour ne plus subir ses attaques, et te soumettre à ce que, pourtant, tu ne voulais plus…

Tu n’as pas le pouvoir de changer l’autre. Mais quand tu te sens atteint, tu as le pouvoir d’apprendre à te protéger de ce qui te blesse.

Le travail consiste à ne pas prendre pour toi ce qui appartient à l’autre. S’il veut t’atteindre, ça ne parle que de lui : de sa souffrance peut-être, de son refus du dialogue, peut-être aussi de son désir conscient ou inconscient de te faire payer la rupture… Tout cela lui appartient et ne parle que de lui et de son mal-être.

Si tu es atteint, ce n’est pas parce qu’il cherche à t’atteindre, c’est parce que tu laisses entrer en toi ce qu’il t’envoie ! Comme si tu étais au soleil sans protection, ou au froid sans manteau….

Le travail consiste à chercher ce qui est touché et ce qui te manque pour être protégé :

  • Est-ce les suites de l’amitié ou de l’amour que tu as eu pour lui et que tu as peut-être encore ?
  • Est-ce ta gentillesse naturelle qui t’a appris à courir au secours de l’autre mais pas à te protéger de son malaise ou de sa perversion ?
  • Est-ce que ça fait résonner d’autres expériences où tu t’es laissé atteindre ?
  • Est-ce que tu n’as pas appris à dire « ça suffit » ou à dire non et à te détourner pour ne plus être touchée ?
  • Est-ce parce qu’il t’envahit de mail, de sms ou d’appels téléphoniques ?
  • Est-ce parce que son amitié ou son amour s’est transformé en haine ?
  • Est-ce encore autre chose ?

Tu apprendras à te protéger en travaillant sur toi pour choisir ce qui est bon pour toi :

  • accuser l’autre ou prendre soin de toi ?
  • Ruminer ta rancœur ou traiter tes blessures ?
  • Dire oui ou dire non ?
  • Te rapprocher ou te mettre à distance ?
  • Enfouir ta souffrance ou « mettre des mots sur tes maux » ?
  • Rester seul ou trouver des alliés ?
  • Etc

Lorsque tu auras fait ce travail, tu te sentiras davantage protégé, et tu pourras affronter l’agressivité de l’autre sans être touché : tu repèreras dans son agressivité les signes de sa propre insécurité et de ses peurs. Tu pourras les entendre sans qu’elles te perturbent.

Bien à toi…
Marc                         Jaillissement130x81                                    mthomas@competences-relationnelles.com

Décaper et reconstruire

« Je me rend compte aussi que je suis encore à l’étape du « décapage »… où je dois vider tout ces ressentis que j’ai en moi… J’ai conscience qu’un travail de reconstruction sera ensuite nécessaire… »

Décapage et reconstruction marchent ensemble. Quand tu décapes, tu « vides » tous ces ressentis, ces blessures et tous les « trop plein » qui t’empêchent de vivre bien. Et comme la nature a horreur du vide, aussitôt arrive ce qui va te faire vivre vraiment. Du coup la reconstruction se fait quasiment toute seule ! C’est automatique, comme les vases communicants !

C’est l’expérience de toutes celles et tous ceux qui font un travail sur eux-mêmes et qui acceptent de vider les tensions et les blessures, de « lâcher » ce qui les garde prisonnier d’un passé douloureux : dès qu’ils ont « vidé » ou « lâché », la sérénité arrive et la reconstruction démarre.

Ainsi, la personne qui posait la question du décapage et de la reconstruction successive au début de cet article poursuivait son courrier en disant : « Réussir à m’affirmer et à me faire respecter provoque en moi des sentiments positifs.. je me sens bien après avoir réussi à faire respecter mes besoins..   et je me rend compte, que plus je le fais, plus cela devient facile et « naturel » de le faire.. je ne culpabilise plus. »

Bien à toi…
Marc                         Jaillissement130x81                                    mthomas@competences-relationnelles.com

« Vider » et « lâcher » plutôt que retenir

« Pour l’instant, j’ai encore trop de colère en moi, trop de ressentis que je n’arrive pas toujours à maîtriser… Cela m’épuise beaucoup psychologiquement… »

Pourquoi vouloir maîtriser ? Tu as encore de la réticence ou de la résistance à vider, à laisser sortir, à exprimer… « Vider » et tant que tu voudras « maîtriser ta colère et tes ressentis », tu ne pourras pas les vider.

Tu es épuisé parce que, par la volonté ou la peur, ou pour la bienséance,  bref à la force des poignets, tu retiens tout en toi, et tu te retiens ! Tu fais barrage à la « chasse d’eau » que ton être intérieur est en train de faire gonfler pour évacuer le bouchon derrière lequel tu t’es protégé face au danger, mais aussi tu t’es recroquevillé.

Ce qui remonte en surface, ce n’est pas de l’hyper sensibilité ! C’est ce qui crie en toi et que tu as fait taire trop longtemps. Si ça remonte si fort, c’est parce que ce qui crie en toi est prêt à sortir…

Si ça crie si fort en toi aujourd’hui, c’est que tu es prêt à l’écouter sans t’y noyer, à « lâcher » et à laisser entrer à sa place la sérénité et la reconstruction.

Il est temps de « vider », de « lâcher », si possible en te faisant accompagner de quelqu’un qui ne te donnera pas de conseil ni de directives, mais qui saura t’écouter et t’accueillir jusque dans ton cri et tes larmes, et qui pourra t’accompagner pour canaliser cette « vidange » jusqu’à y retrouver le soulagement, la libération et l’énergie du relèvement.

Bien à toi…
Marc                         Jaillissement130x81                                    mthomas@competences-relationnelles.com

Sortir de la COLÈRE et traiter les BLESSURES

Couverture2SUBMERGÉS !

Parfois, les émotions négatives et les blessures sont si fortes que nous avons l’impression qu’elles nous envahissent totalement. Comme si notre force de vivre était anéantie par la douleur ou par la colère. Dans ces situations, il est nécessaire de vider le trop plein en laissant s’exprimer les ressentis douloureux. C’est la seule manière de désinfecter les plaies ouvertes ! Pour qu’elles se vident et laissent place à l’extension de notre être intérieur et de nos valeurs d’autonomie et de liberté momentanément contraintes. Laisser sortir ces sentiments quand ils se présentent, et tels qu’ils viennent…

DE VIELLES BLESSURES SE RÉVEILLENT

Quand nous nous donnons le droit de vivre une colère légitime, cela nous renvoie parfois à des évènements du passé très douloureux, mais qui n’ont pas été traités, peut-être parce que, à l’époque, nous ne nous sommes pas donnés le droit à la colère : nous l’avons enfouie ou elle nous a été interdite…

Cette résurgence d’évènements du passé dans une blessure d’aujourd’hui est souvent très éprouvante. Mais elle est aussi le signe que nous sommes maintenant mûrs pour nous en libérer : la colère d’aujourd’hui a ouvert la voie à d’autres libérations. C’est ce que j’appelle les mines antipersonnel, témoins de combats du passé, qui se réveillent chaque fois qu’un évènement semblable survient et les réactive… jusqu’à ce nous acceptions de les traiter, et donc de nous en libérer.

VIDANGER LA COLÈRE ET LA DOULEUR

Blessure d’aujourd’hui ou blessure du passé… La manière dont nous les exprimons n’est pas une parole raisonnée et distanciée. Car c’est le cœur qui parle sans être régulé par le mental. C’est un déversement d’affects, comme un vomissement qu’il faut laisser venir : nous vidons, nous « vidangeons » tout ce que nous n’avons pas digéré aujourd’hui ou jadis, nous nous libérons enfin, par la parole, les larmes, les cris parfois, de ce poids sur l’estomac que nous portons parfois depuis tant d’années, consciemment ou inconsciemment…

Parfois nous avons peur d’être submergés par la douleur ou par la colère si nous l’exprimons et de dire ou faire n’importe quoi. Nous pouvons aussi avoir peur des réactions des autres et de leur jugements… Alors, plutôt que de nous laisser aller à vider et à « vidanger » le trop plein émotionnel, nous l’enfouissons en nous et nous nous réfugions dans le silence et le mutisme. Nous restons parfois des années dans le malaise, rongés de l’intérieur par l’insupportable que nous avons enfoui. Comme si nous gardions des aliments avariés plutôt que de les vomir, jusqu’à l’intoxication alimentaire et à l’empoisonnement destructeur… De même nous préférons parfois garder en nous l’insupportable qui va nous ronger de l’intérieur et nous pourrir la vie. Nous nous taisons, pendant des années peut-être, notre souffrance ou notre rancœur nous mine de l’intérieur, et nous la ruminons. Finies la motivation, l’enthousiasme et la joie de vivre : nous voici aigris, dépressifs, acariâtres ou violents. Et même notre corps peut en être atteint jusqu’à de graves somatisations.

SORTIR LIBRE DE LA VIOLENCE

Oser « lâcher tout ça », quand ça vient parce que c’est mûr, c’est la seule solution pour traiter la colère et les blessures ! Vider et « vidanger », sans nous préoccuper des formes : laisser venir comme ça vient, sauf la violence… Lâcher par écrit ou par oral, selon le besoin du moment et ce qui nous permet d’être le plus vrai. Exprimer par des mots, des larmes et d’autres manifestations émotionnelles, si possible en présence d’une personne de confiance qui saura accueillir et nous aider à canaliser le trop plein : sans le prendre sur elle, sans le minimiser ni donner de conseils, elle est présente à nos côtés, d’une présence bienveillante, à l’écoute avec empathie, témoin à la fois de l’expression de notre douleur ou de notre colère et de cette vidange libératrice…

Seule réserve quand nous vidons la colère et la douleur : pas de violence, ni sur nous, ni sur les personnes ou les objets qui nous entourent. Si la souffrance nous a « cassés », et que nous « cassons » à notre tour, nous restons prisonniers du cercle vicieux de la violence au lieu de nous « réparer ». Il s’agit bien de sortir la colère qui nous habite, sans la projeter sur les autres. Nous ne la déversons pas pour régler des comptes mais pour nous libérer intérieurement. Non seulement sortir la colère, mais aussi sortir DE la colère ! En vidant la colère sans chercher à atteindre qui que ce soit, nous ressentirons le relâchement de la fin d’un combat, et un sentiment de liberté. Et nous assisterons, étonnés, au commencement de la cicatrisation de nos blessures.

Plus tu pourras écouter et exprimer ta colère sans accuser l’autre,
plus ta liberté reprendra sa place.

Plus tu écouteras ta tristesse,
plus tu pourras dénouer l’attachement  dont tu sors blessé.

Plus tu écouteras ta déception,
plus tu découvriras que l’énergie déployée dans cette situation n’est pas peine perdue,
car elle a développé en toi la force de te protéger,
de dire non et de renforcer tes choix…


PDF1Marc THOMAS
, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
25 août 2015

Guerre et paix : la même énergie !

Couverture2Qu’est-ce qui pousse les combattants de toutes les guerres sur les champs de bataille ? La peur des hommes en est la cause, la soif de pouvoir, et bien souvent la manipulation des gouvernants. Mais ceux qui partent sur les champs de bataille ont conscience de défendre leur pays, de refuser d’être écrasé par l’envahisseur, de se battre pour protéger leurs familles et leurs concitoyens.

Cette énergie qui les pousse à faire la guerre est la même énergie qui peut en faire des combattants de la paix : défendre son pays, refuser l’écrasement, protéger la vie de ses proches et de ses semblables, se battre pour la justice et pour la paix. C’est la même énergie qu’il s’agit de mettre en œuvre.

Car la même main peut caresser ou frapper ; les mêmes yeux peuvent sourire ou pleurer ; le même regard peut accueillir ou tuer ; la même parole peut encourager ou insulter ; etc. Tout vient du même cœur qui peut aimer ou haïr, se réjouir ou souffrir.

Pour chacun de nous, l’énergie qui nous rend si souvent agressifs peut être transformée en énergie constructive :

  • Ecraser l’autre ? ou pour écraser l’injustice ?
  • Se mettre en colère contre qui empiète sur mon territoire ? ou contre la misère ?
  • Lutter pour arriver le premier ? ou pour arriver ensemble ?
  • Défendre un nationalisme exacerbé ? ou la construction de l’Europe ?
  • Défendre jalousement ses droits et son pré carré ? ou bâtir un monde fraternel où chacun puisse vivre et être reconnu ?
  • La même énergie pour faire la guerre ? ou pour faire la paix ?

A nous de choisir !

La fraternité vécue ou refusée est la ligne de partage entre les hommes.

Combien de combattants ou de prisonniers de guerre ont découvert la fraternité sur les champs de bataille : se réconforter, se serrer les coudes quelles que soient les convictions ou l’origine sociale, partager avec les copains d’une même baraque de prisonniers le contenu d’un colis arrivé de France, aller ensemble relever les morts après un bombardement…

Si la guerre est faite d’horreurs, les hommes qui la font en reviennent souvent plus humains, plus fraternels. Ils savent aussi que la fraternité n’est pas seulement dans un camp : quand aujourd’hui des anciens combattants français rencontrent des anciens combattants allemands, ils se sentent souvent très proches, ayant vécu les mêmes horreurs et les mêmes angoisses, mais aussi les mêmes expériences de solidarité et de fraternité.

L’histoire et leurs gouvernants les avaient dressés les uns contre les autres : ils se découvrent d’abord semblables dans leur humanité.

Seule, la fraternité ouvre un avenir.                    

Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
Mai 2014

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Sortir de la culpabilité

Couverture2Pendant une formation, Mathilde, retraitée, raconte comment, à 20 ans, elle a voulu protéger son petit frère en l’empêchant de regarder la télévision. Elle se souvient l’avoir attrapé dans le fauteuil et l’avoir traîné avec violence loin de la télévision. En racontant cela, Mathilde est submergée par une forte émotion, évoquant la répétition fréquente de cette stratégie dans des relations qu’elle voudrait pourtant bienveillantes. Quelques jours après, elle m’écrit la prise de conscience qu’elle vient de faire : « J’ai pris conscience de cette culpabilité récurrente qui me fait ressasser mes échecs relationnels parce que je mets en place des actes violents alors que je souhaite des relations empreintes de bienveillance réciproque. » J’ai écrit ceci à Mathilde :

La prise de conscience que tu as faite est importante pour toi : tu as découvert que ton intention était juste – protéger ton petit frère -, mais que la stratégie était violente quand tu as éloigné ton frère de la télévision. Cette distorsion entre ton intention et la stratégie employée a généré de la culpabilité qui se réactive dans de nombreuses autres relations… depuis plus de 40 ans !

Cette prise de conscience a déjà transformé ta tristesse en enthousiasme. Il suffit que tu sois vigilante et que tu continues, « d’écouter plus loin chez moi », comme tu l’écris si bien. Certaines de tes réactions vont changer toutes seules. Tu y sentiras un goût de liberté. Et quand tu auras la tentation de retomber dans les réactions du passé, tu pourras parfois t’arrêter. D’autres fois, tu recommenceras comme avant : ne t’en désole pas ! La « rééducation » prend du temps, on ne se défait pas d’un seul coup des stratégies du passé devenues des automatismes.

Chaque fois que tu te sens coupable, cherche l’intention positive derrière l’erreur !

L’enjeu, c’est de tenir ensemble deux postures différentes : d’une part garder la fermeté : elle fixe des repères et des limites, elle refuse ce qui peut détruire, elle manifeste son désaccord, elle dénonce l’injustice, elle exerce l’autorité légitime qui nous est confiée… et d’autre part et dans le même temps la bienveillance qui favorise des relations sincères où l’autre se sent reconnu et valorisé.

Ces deux postures sont-elles contradictoires ? Oui quand, centrés sur notre seul intérêt, nous jugeons la personne au lieu de dénoncer l’acte ; et la fermeté se transforme en violence.

Ces deux postures sont complémentaires : la fermeté et la bienveillance sont comme les deux jambes qui permettent de tenir en équilibre et d’avancer. Un jour, des élèves adolescents en grande difficulté me parlaient d’un professeur dont ils se moquaient en disant : « C’est un bouffon ! Il nous laisse faire n’importe quoi ». Puis ils me parlaient d’un autre professeur qu’ils aimaient bien : « Il est sévère, mais il nous respecte ». Et ils expliquaient : « Sévère, ça veut dire qu’il ne nous laisse pas faire n’importe quoi. Mais il nous respecte parce qu’on peut toujours parler avec lui et il nous fait réfléchir à nos actes. » Fermeté et bienveillance déclenchent alors le respect mutuel et le bien-être relationnel.

Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
Mars 2014

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« Nul n’est blessé par un autre que lui-même »

Couverture2Cette phrase est écrite par le philosophe grec Epictète au 1er siècle. Bien sûr, je ne l’applique pas aux enfants abusés, ni aux femmes battues ou violées, ni à toute autre victime de comportements violents ou pervers !

Par contre, dans un certain nombre de tensions relationnelles ou de situations d’incompréhension, je crois que ce n’est pas d’abord l’autre qui nous blesse, mais nous qui ne savons pas nous protéger et qui nous laissons atteindre. Et nous nous sentons blessés !

Blessés par une parole dite par un proche, et pourtant celui-ci n’avait pas l’intention de faire mal. Mais ce qu’il dit réveille en nous une émotion ou une souffrance venue d’ailleurs et qui restait sensible. Ce n’est pas lui qui m’a blessé, c’est moi qui me suis senti blessé.

Blessés, nous devenons agressifs envers l’autre : l’agressivité vient quand nous-mêmes nous ne sommes pas bien ou que nous n’avons pas trouvé la manière de nous protéger devant une situation difficile.

A l’inverse, blessés lorsque quelqu’un nous agresse : nous pourrions nous dire que son agression ne parle que de lui et de son mal-être, car il aurait pu nous dire son désaccord ou son refus sans être agressif. Si nous sommes blessés, c’est que nous avons pris pour nous une accusation qui ne parle pourtant que du mal-être de l’agresseur.

Blessés dans des situations de conflits, quand nous nous épuisons à convaincre l’autre qu’il se trompe, et que l’autre en fait autant, quand nous nous acharnons à vouloir prouver que nous avons raison et qu’il a tort. Nous accusons l’autre de nous avoir fait du mal, alors que c’est d’abord notre acharnement qui nous a blessés.

Nous pouvons remplacer cet acharnement par l’acceptation de la différence de points de vue, choisir d’écouter le point de vue de l’autre, lui demander d’écouter le nôtre, proposer de chercher ensemble un compromis sans perdant. Même s’il n’accepte pas, nous serons moins blessés parce que nous aurons eu une attitude plus constructive.

Blessés par les jugements que nous portons sur l’autre, toutes les accusations qui fusent si vite en situation de tension. D’autres fois, c’est la peur du jugement de l’autre qui nous fait nous taire. Et nous ruminons en silence, nous installant dans le rôle de la victime blessée par l’incompréhension, le manque de reconnaissance, la soumission….

Nous pouvons décider une fois pour toutes de renoncer à tout jugement sur l’autre et sur nous-mêmes, de lâcher toutes les ruminations et ressentiments qui ne font qu’amplifier notre malaise comme une avalanche. Nous pouvons laisser à l’autre les jugements qu’il porte sur nous, et remplacer nos reproches et nos silences par des paroles en « je » : dire sans agressivité ce que nous pensons et ressentons, ce dont nous avons besoin, ce que nous demandons ou refusons…

Alors nous ne pourrons peut-être pas changer l’autre, car cela n’est pas en notre pouvoir. Mais nous changerons de place dans la relation : renonçant à prendre la place de la victime, nous choisirions de faire face, vrais avec nous-mêmes et devant l’autre… Nous ne nous blesserons plus nous-mêmes, nous déclencherons plus facilement le respect.

Marc THOMAS, Consultant – Formateur en « Compétences relationnelles »
avril 2013

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Pourquoi ?

Couverture2Une simple injure, probablement raciste, a suffit à déclencher un « coup de boule »  violent de Zidane sur un autre footballeur. A 10 mn de la fin de son dernier match international, en finale de la Coupe du Monde, au lieu d’être fêté par toute une foule, il quittait le stade exclu, la tête basse…. Pourquoi ?

Une pulsion sexuelle (si les faits étaient avérés) ou une manipulation perverse fait basculer un grand de ce monde accusé de crime. Il se retrouve menotté à la face du monde, plutôt que candidat à l’élection présidentielle… Pourquoi ?

Des stigmatisations ou des mal-être identitaires entraînent jusqu’au terrorisme. Chez nous, un lycéen poignarde son professeur ou l’un de ses camarades plutôt que de se découvrir capable de construire son identité autant que son avenir… Pourquoi ?

Un désir de puissance inassouvi conduit au harcèlement à l’école ou dans l’entreprise, ou à une conduite criminelle en voiture … Pourquoi ?

Des critères de rentabilité conduisent à faire pression sur des salariés jusqu’au suicide, ou à faire passer au second plan, parfois, la qualité des soins à l’hôpital… Pourquoi ?

 Le chacun-pour-soi nourri par une société de compétition suscite des conduites d’écrasements de l’autre pour être le premier à tout prix, et tant de violence dans des relations humaines. Chacun cherche à avoir raison sur l’autre, parfois à instrumentaliser ou à posséder l’autre… Pourquoi ?

Pourquoi ? Parce que nos instincts et nos pulsions demeurent toujours en nous à l’état sauvage, surtout si nous n’avons pas eu l’occasion d’apprendre que nous pouvons les canaliser. Parce que les frustrations peuvent nous rendre humains quand elles déclenchent notre motivation à rechercher ce qui nous manque ; mais elles peuvent aussi nous rendre inhumains quand elles se transforment en agression pour avoir tout, tout de suite et à tout prix. Parce que même quand tout nous sourit, nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur ou d’une manipulation.

La mise en œuvre de deux conditions doit permettre de choisir d’humaniser nos pulsions et nos frustrations :

  • partout où nous vivons, choisir de restaurer le primat de la solidarité sur le chacun pour soi ;
  • faire de l’apprentissage des compétences relationnelles une matière fondamentale dans l’éducation : apprendre que les relations sont plus productives quand elles sont sereines est aujourd’hui aussi important que d’apprendre l’informatique.

C’est urgent !    C’est possible…                                                            

Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
mai 2011

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