Archives de catégorie : AFFIRMATION DE SOI

N’aie pas peur d’avoir peur… de toi-même

LA PEUR DE NOUS-MÊMES…

Tous ces moments où nous avons peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir, de n’être pas capables… Peur aussi de faire n’importe quoi quand nous sommes épuisés ou à bout…

Ces peurs là se nomment manque d’estime de soi ou de confiance en soi et s’enracinent souvent dans une éducation où nous avons été peu valorisés et encouragés. Nommer cette cause, c’est aussi indiquer le chemin de la solution : il n’est pas question d’accuser nos parents ou nos éducateurs qui ont souvent fait ce qu’ils ont pu et ce qu’ils croyaient bon. Mais si nous avons manqué de reconnaissance et de valorisation, il est toujours temps d’aller les chercher là où elles sont !

Chercher la valorisation à l’âge adulte dépend de nous: plutôt que nous lamenter de nos manques ou de non faiblesses, regardons nos valeurs : qu’est-ce que j’aime en moi ? Quels sont mes désirs ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce que j’espère ? Quels sont mes rêves ? Oser croire en soi, et ensuite seulement négocier avec nos limites et nos contraintes !

Chercher la reconnaissance de l’autre est aussi de notre responsabilité : plutôt que de ruminer les déceptions relationnelles, je peux me demander d’abord : sur qui je peux compter ? Qui m’apprécie ? Qui est prêt à m’écouter ? Qui me fait confiance ? Qui peut me dire son désaccord sans me juger ni me rejeter ? Et choisir de m’entourer de personnes positives plutôt que de ruminer mon aigreur…

Alors dans cette démarche où je cherche les valorisations et la reconnaissance qui me manque, je vais voir grandir l’estime de moi et la confiance en moi.

Et je n’aurai plus peur de ma peur… Car je découvrirai que ma peur de moi ressemble aux jambes fragiles et tremblantes du petit enfant qui apprend à marcher. Si tremblantes qu’il avait peur de lâcher la main… Si tremblantes qu’il tombe même encore parfois… Mais il se relève… Et grâce à sa chute, il découvre la capacité de se relever… Grâce à sa chute, ses muscles se renforcent et il devient plus fort… Et sa joie d’avancer et de découvrir le monde devient plus forte que sa peur…

De la même manière que le petit enfant qui apprend à marcher, je vais apprendre à « apprivoiser » ma peur.

Apprivoiser ma peur en la nommant : la nommer, la reconnaître et l’accepter, et aussitôt chercher de quoi j’aurais besoin pour ne plus avoir peur : besoin de me protéger, besoin de sécurité, besoin de soutien, besoin de repos, etc. Et donc comment faire pour satisfaire mes besoins.

Apprivoiser ma peur en cherchant derrière nos peurs les désirs cachés. Au lieu de dire comme d’habitude : « mais je n’y arriverai pas ! », si nous disions : pour y arriver, comment je peux m’y prendre ? Sur quelles ressources personnelles je peux compter ? à quelles difficultés vais-je être affronté et comment les contourner ? à qui je peux faire appel pour m’accompagner ou me donner un coup de main ?

N’aie pas peur de ta peur !
Ta peur d’échouer n’est que le voile qui cache ton désir et ta capacité de réussir !

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

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N’aie pas peur d’avoir peur… de l’autre

LA PEUR DE L’AUTRE…

Peur de la violence de l’autre, de son autoritarisme, de son imprévisibilité, de sa manipulation… Cette peur nous entraîne souvent à nous soumettre au bon vouloir de l’autre, à nous adapter à ce qu’il attend de nous au point de faire taire ce que nous sommes vraiment. Elle nous conduit à ne pas pouvoir dire non, à satisfaire les besoins de l’autre et bien souvent à nier nos propres besoins.

Certains se taisent et subissent, persuadés qu’ils paieraient cher toute résistance. Mais cette attitude risque au contraire de nourrir la violence de l’autre, prenant plaisir à écraser quelqu’un qui se laisse faire. Quant aux personnes autoritaires, regardez bien : elles ne sont pas autoritaires avec tout le monde et baissent souvent le ton devant celles et ceux qui savent dire non et résister sans violence. Se taire et subir risque de nourrir la domination de l’autre. En nous taisant et en acceptant, nous devenons même complices de la violence de l’autre. Les femmes qui subissent des violences conjugales dans le silence pendant des années savent que leur silence ne règle pas la violence. C’est seulement quand elles osent enfin parler qu’elles peuvent s’en sortir et mettre fin à la soumission.

Certains voudraient se « blinder », ne plus avoir peur… Mais ceux prennent cette posture se raidissent et deviennent souvent durs et violents… parce que derrière leur armure, la peur continue à bouillonner.  Il y a de rares cas où une armure est nécessaire : les policiers ne prennent le bouclier que lorsque la violence déborde, mais ils le déposent quand la vie quotidienne reprend son cours normal. Alors que bien souvent, même en période calme, nous n’arrivons plus à quitter les armures de méfiance, de jugements et de rancœur derrière lesquelles nouas cru devoir nous réfugier…

Se protéger vraiment, c’est s’ouvrir : s’ouvrir à des relations solidaires, et ouvrir les yeux sur une autre face de la réalité.

Se protéger par la solidarité : il n’est pas possible de faire face à la violence et à l’autoritarisme tout seul. C’est ensemble qu’on peut faire front. Pour résister au pouvoir oppresseur, Gandhi a rassemblé des foules qui ont su dire non et résister avec des pratiques sans violence. Dans les entreprises, le chacun-pour-soi est dévastateur ; quand les salariés sont solidaires et quand les syndicats et représentants du personnel défendent le droit du travail, le respect des personnes et la justice sociale progressent. Et la peur régresse…

Se protéger en changeant de regard sur les personnes violentes, autoritaires, manipulatrices. Nous croyons trop souvent que les violents sont forts et les autoritaires puissants. Et nous, nous sentons-nous puissants quand nous frappons nos conjoints ou nos enfants ou quand nous sommes autoritaires ? Non ! Nous devenons violents et autoritaires quand nous ne sommes à bout, quand nous ne supportons plus de ne pas obtenir ce que nous voulons. Un chef autoritaire qui refuse toute discussion est quelqu’un qui a peur de perdre son autorité s’il vous demande votre avis ! Et nous savons tous que l’autoritarisme développe les congés maladie et la résistance, et  qu’un chef respectueux et à l’écoute de ses salariés développe de la motivation et de l’efficacité !

Face à un chef autoritaire, nous pouvons utiliser une stratégie sans violence en deux mouvements : d’abord l’empathie et la reconnaissance qui peuvent le rassurer parce qu’elles lui montrent que je ne viens pas mettre en cause sa légitime autorité ; ensuite l’affirmation de soi qui exerce son droit à la parole tout en prenant en compte la peur du chef. Cette stratégie en deux temps pourrait s’exprimer de la manière suivante: « C’est vous le chef et à la fin c’est vous qui déciderez ; alors quel risque y a-t-il à ce que je vous partage mon point de vue ou mon avis ? ».

N’aie pas peur d’avoir peur !
Ta peur te protège et te rend fort, non par la violence, mais par le souffle intérieur !

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

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N’aie pas peur d’avoir peur… des évènements

LA PEUR DES ÉVÉNEMENTS…

Un tremblement de terre, un cyclone qui approche… Le terrorisme à nos portes, les guerres… Un accident de voiture, un chien qui aboie, un passage dans un quartier peu éclairé la nuit… Ces peurs sont déclenchées par un danger réel ou par un sentiment d’insécurité.

Certains se disent : « Je ne devrais pas avoir peur ». Je pense à des militaires en guerre ou des policiers spécialisés en intervention antiterroriste. Nous imaginons facilement qu’il est nécessaire qu’ils n’aient pas peur pour affronter l’ennemi… Je lisais récemment une interview d’un Général commandant une armée en guerre ; il disait à peu près ceci : « Le jour où ils n’ont plus peur, ils se croient forts, ils baissent leur vigilance et c’est alors qu’ils deviennent vulnérables. Mes hommes ont peur, et cette peur les sauve car elle les maintient en alerte. » De même, si tu traverses une route sans faire attention, le klaxon ou le bruit des freins d’une voiture va te faire peur, mais cette peur te sauve la vie parce qu’elle te permet de réagir !

Les traces de ces peurs peuvent rester en nous comme des résurgences : même une fois le danger évité, le traumatisme laissé en nous va se réveiller à chaque nouvelle situation semblable. La seule solution pour traiter ces résurgences de la peur, c’est la parole… Nous savons tous que les victimes d’attentats ou de violence se voient proposer un accompagnement psychologique pour pouvoir « vider » le trop plein d’émotion qui risque de devenir traumatisme durable s’il n’est pas traité par la parole… Plutôt que d’avoir honte de nos peurs, osons les exprimer à des proches bienveillants : ils nous comprendront car eux aussi ont leurs propres peurs, et le fait de les exprimer nous permettra de les mettre à distance tout en restant vigilants.

N’aie pas peur d’avoir peur !
Ta peur est une alerte qui te rend vigilant et peut te sauver la vie.

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

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N’aie pas peur d’avoir peur !

 « Les courageux ne sont pas ceux qui n’ont pas peur,
mais bien ceux qui, avec et malgré leur peur,
font ce qu’ils croient juste. »

AUNG SAN SUU KYI, résistante birmane

Tous, nous avons peur ! Et nous avons peur d’avoir peur !
Dans un monde difficile, ces peurs augmentent, et les prescriptions d’anxiolytiques aussi.

C’est une question importante, la peur… Elle dit nos fragilités…
Mais aussi combien nous tenons à ce qui est précieux pour nous !

Je voudrais ici faire l’éloge de la peur !
Parce que la peur est toujours l’annonciatrice d’un message de libération !
Apprivoisée et traitée, elle nous fait devenir humains.
Seuls les robots n’ont pas peur !

Vous n’y croyez pas ?
ou vous dites : « Peut-être pour les autres, mais pas pour moi ! »
Lisez d’abord… et dites-moi ensuite ce que vous en pensez !

Vous pouvez lire les chapitres ci-dessous dans l’ordre que vous voulez…
selon la peur du moment…
pour la décrypter, l’apprivoiser…
pour cesser de vous refermer ou de vous laisser enfermer par la peur…
Car « nos peurs sont les nids de nos désirs » (Jacques Salomé)

Cliquez ci-dessous sur les titres, dans l’ordre que vous voulez
Bonne lecture ! Marc

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Renoncer aux reproches et aux jugements

Dev-Hum-Couverture1Les reproches et les jugements pourrissent bien des relations. Les couples, les familles, les équipes de travail en savent quelque chose !

Souvent en situation de tension, chacun parle de l’autre pour le juger ou lui faire des reproches, ou pour le convaincre qu’il se trompe : ceci ne fait qu’amplifier la tension. Parfois, pour éviter les conséquences désastreuses de ces reproches et de ces jugements, nous préférons nous taire, accepter, nous soumettre… mais à quel prix ! Car le silence nous enferme dans les rancœurs et les blessures et détruit la relation à petit feu.

Il est pourtant simple de sortir des reproches et des jugements, à condition d’accepter de se rééduquer en s’entraînant à utiliser des outils relationnels accessibles à tous. Ils permettent de dénoncer les actes sans juger les personnes, de sortir du silence pour nous exprimer sincèrement, sans peur ni agressivité.

Le premier « outil » relationnel consiste à distinguer l’acte et la personne, dans deux directions :

  • porter mon regard vers l’autre: habituellement, je juge la personne… à cause ce qu’elle a fait ; je vais maintenant renoncer à juger la personne, mais pouvoir parler de qu’elle a fait : « tu ne fais jamais attention à moi » devient : « quand es rentré dans le bureau, tu ne m’as pas dit bonjour, et cela arrive souvent ». Ou encore : « tu es nul… » devient : « ton devoir vaut zéro car tu as fait 10 fautes ; pourtant je sais que tu es capable de faire mieux ».
  • porter mon regard vers moi pour distinguer les faits et ce que ça me fait; en effet, le reproche ou le jugement que j’adresse à l’autre ne vient pas d’abord de l’acte qu’il a posé, mais de son impact sur moi : selon les moments, les personnes et les circonstances, la même insulte peut me faire rire ou me blesser. L’acte ou l’insulte n’est que le déclencheur, ma réaction exprime la manière dont je le reçois : je peux réussir à me protéger en laissant à l’autre la responsabilité de ses actes et de ses paroles ; ou je les laisse entrer en moi et les prends pour moi… Ma réaction qui s’adresse à l’autre en terme de reproche ou de jugement ne parle que de moi, de mon ressenti, de ma blessure. Pour mettre en œuvre cet outil, je peux me retirer momentanément de la relation pour écouter ce que ça me fait sur le moment, ce que ça fait résonner en moi de vieilles blessures, et pour en prendre soin sans le projeter sur l’autre.

Le deuxième « outil » relationnel est la conséquence directe du précédent : il s’agit de renoncer à parler de l’autre pour parler des faits et pour oser parler de soi. Quitter les reproches et les jugements, c’est renoncer au « tu » qui accuse et qui juge l’autre pour choisir le « je » qui exprime ce que je vis. Par exemple, « tu m’as blessé » devient : « quand tu as dit ceci…, j’ai été blessé parce que cela a touché quelque chose de très sensible en moi » ; ou encore : « tu ne m’écoutes jamais » devient : « j’ai quelque chose à te dire, ça fait plusieurs fois que j’essaye de te parler mais je n’y arrive pas (ou éventuellement : je ne te sens pas disponible) et cela me perturbe ».

Cette invitation à parler de soi peut nous faire hésiter et faire réagir le partenaire : est-ce judicieux de se mettre en avant ? de parler de soi comme si on était le centre du monde ? de s’imposer à l’autre comme si nous possédions la vérité ? Or il ne s’agit pas du tout de cela. Parler en « je » n’a pas pour but de m’imposer à l’autre, mais d’exister dans la relation : non pas imposer un « moi je » qui voudrait avoir raison et qui mépriserait l’autre, mais sortir du silence ou du reproche pour exprimer ce que je vis, ce que je ressens, ce que j’attends… Il s’agit d’oser parler pour m’affirmer comme sujet et acteur et d’inviter l’autre à en faire autant. Comment s’y prendre pour parler de soi sans apparaître prétentieux ?

C’est ici qu’intervient le quatrième « outil » relationnel : il consiste à utiliser les quatre étapes d’une communication garantie sans violence (et donc sans reproche ni jugement), telle que l’a présentée Marshall Rosenberg : chacun peut énoncer sa perception des faits, dire ce que ça lui fait, exprimer ce dont il a besoin, et enfin négocier avec l’autre les diverses manières de satisfaire ces besoins. Par exemple : « quand tu as dit que j’étais nul, je me suis senti blessé, parce que j’avais besoin d’être soutenu-reconnu-valorisé…, et je te demande de me signaler mes erreurs sans me juger ni me rabaisser… Et toi, peux-tu me dire comment tu as vécu cette situation ? »

Dans ce type de langage, les erreurs peuvent être dénoncées de façon objective, mais il n’y a plus de place pour les reproches et les jugements subjectifs, car chacun peut parler à partir de ses ressentis et de ses besoins et écouter ceux de l’autre.

Voulez-vous essayer ? Prenez le temps de vous entraîner à utiliser chacun de ces outils. Essayez d’abord dans des situations pas trop difficiles et observez ce qui se passe dans la relation quand vous réussissez à remplacer les jugements par l’expression de vos ressentis et de vos besoins : vous allez rapidement vous sentir mieux, voir se développer une plus grande confiance en vous et même faire baisser la tension dans la relation. Observez aussi vos réactions quand l’autre vous juge ou vous reproche : grâce à ces « outils », vous allez découvrir que vous ne cherchez plus à vous défendre comme avant ; en effet, vous êtes moins touché car vous laissez à l’autre la responsabilité de ses reproches et de ses jugements qui ne parlent que de lui et de ses ressentis.

Une vie nouvelle s’offre à vous,
libérée et assainie de tout reproche, de tout jugement :
vous pouvez enfin être vous-même au milieu des autres !

Marc THOMAS, Consultant Formateur en Compétences relationnelles,
20 février 2016

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Devenir des Hommes nouveaux

Couverture2Non, l’année n’est pas nouvelle ! Ce n’est qu’une année de plus…
Comme les autres elle aura son lot de travail et d’investissement, de difficultés et de misères,  d’espoirs et de joies…
Comme les autres années, nos résolutions seront vite oubliées, nos fêtes de fin d’année laisseront place à la reprise de la vie quotidienne avec ses soucis, ses fatigues, ses réussites et ses échecs, ses  bonheurs et ses crises…
Comme les autres années, nous nous souhaiterons l’an prochain une année meilleure que celle-ci…
C’est parce que nous savons bien tout cela que les vœux échangés en cette période sont souvent si fades et si factices, et que beaucoup d’entre nous les vivent comme une corvée ou une démarche artificielle et sans sincérité.

Pourtant parfois, les vœux échangés sont affectueux, sincères et profonds : ils manifestent que nous prenons soin des autres et de nous-mêmes, en ces périodes de fêtes, mais bien au-delà pendant 365 jours..

Alors que disent-ils ces vœux sincères et féconds ? Que souhaitent-ils ? Ils ne souhaitent pas que l’année soit nouvelle et meilleure que la précédente ! Les vœux sincères souhaitent que chacun de nous puisse mettre du nouveau dans sa vie au fil des jours !

Mettre du nouveau dans nos vies… Chercher la nouveauté !

Je ne parle pas de la nouveauté des modes qui nous poussent à changer de look ou à acheter le matériel informatique dernier cri, pour être comme tout le monde, ou même pour être mieux que tout le monde… et pour faire faire des bénéfices aux commerçants ! Cette nouveauté là nous identifie à ce que nous avons et non à ce que nous sommes. Elle nous identifie à l’apparence extérieure que nous voulons donner aux autres et non à la source intérieure qui devrait rayonner du dedans

Je ne parle pas non plus de la nouveauté pour la nouveauté, celle qui nous transforme parfois en girouette changeante, au gré du premier souffle ou de la première influence. Cette nouveauté qui peut nous faire balayer le passé pour aller de déception en déception vers ce que nous croyons identifier comme un nouveau paradis… aussi vite perdu ! Cette nouveauté là est nourrie par une permanente insatisfaction : elle nous déstabilise car elle nous rend dépendants de nos attraits et de nos pulsions plutôt que de nous enraciner dans nos désirs et nos vrais besoins.

La vraie nouveauté est celle d’une vie « nouvelle » : il s’agit de mettre du nouveau dans nos vies… ou mieux encore : de laisser l’appel du neuf surgir du dedans de nous…

Avec moi-même, si je suis dans la routine, le découragement ou le « ras-le-bol », comment retrouver le désir et l’espoir que j’ai fait taire ou que les circonstances de la vie ont verrouillés ? Comment laisser surgir l’énergie qui me poussait jadis à vouloir créer du neuf ?

Je peux mettre du neuf si je quitte le registre des regrets et des plaintes pour choisir celui de la restauration et de la reconstruction : il s’agit de me remémorer ces désirs ou ces espoirs, de prendre le temps de les ré-entendre, de leur donner le droit de s’exprimer à nouveau avec une énergie renouvelée. Car ces désirs et ces espoirs sont souvent enfouis sous les poubelles non vidées de mes erreurs ou de mes épreuves, au point que je les crois  totalement disparus.

Pourtant nous avons tous faits l’expérience d’une rencontre, d’une réussite ou d’un imprévu qui tout-à-coup réveillait nos énergies et nos envies. De même, nos désirs et nos espoirs demeurent en chacun de nous quelles que soient nos blessures,  prêts à donner un souffle nouveau à mes projets, à mon travail, à mes relations, à mes espoirs… Je peux mettre du neuf si je choisis d’y croire envers et contre tout et d’y porter un peu d’attention. Comme un artiste restaure un tableau et fait resurgir le chatoiement initial des couleurs, je verrai resurgir mes désirs et mes espoirs avec leur force de renouvellement et de créativité…

Avec les autres, si je suis dans les tensions relationnelles en couple, en famille, au travail, dans la vie sociale, comment puis-je mettre du nouveau dans des situations souvent bloquées et mutuellement blessantes  ?

Je peux mettre du neuf dans mon comportement si je remplace les accusations de l’autre par une responsabilité partagée de la relation et de ses tensions ; si je remplace les reproches adressés à l’autre par une attention portée sur moi, sur mes ressentis et mes besoins ; si je choisis de quitter les « ruminations » et l’aigreur qui m’empoisonnent la vie pour les remplacer par des propositions de négociation constructive…

Dans l’épreuve, la déprime, la maladie, le deuil… Si je me sens incompris, abandonné, rejeté, méprisé… Si j’ai perdu confiance en moi… Comment mettre du nouveau alors que tout  semble s’effondrer autour de moi ?

Je peux mettre du neuf en quittant le registre de la victime et en choisissant de prendre soin de moi ; en cessant de me lamenter et de me juger moi-même, mais en osant croire que c’est en moi que sont les sources de ce qui me manque ! Pour trouver ces sources, il sera souvent nécessaire de cesser de me recroqueviller sur moi-même pensant que personne ne peut comprendre ce que je vis. Je remplacerai cet enfermement par un choix de parler de mes difficultés à une personne de confiance : non pas pour qu’elle me donne des solutions, mais pour qu’elle m’accompagne dans la recherche en moi-même des sources que j’ai laissé fuir : alors je pourrai canaliser ces sources de façon nouvelle, pour que ces sources qui me noyaient deviennent celles qui irriguent mes énergies de renouveau…

Dans l’enthousiasme et la réussite, la  créativité suscite la nouveauté et fait avancer vers des horizons parfois inconnus.

Cette nouveauté de la créativité peut nous donner des ailes, parfois nous inquiéter quand elle nous entraîne vers l’inconnu, ou encore nous isoler de celles et ceux qui ne marchent pas à notre rythme. Il nous suffira de nous rappeler que la créativité qui rénove et renouvelle n’est qu’une locomotive : elle n’a d’utilité et de sens que si elle est au service des wagons qu’elle a pour mission de faire avancer !

Alors… Plutôt que de se souhaiter un bon Nouvel An, je vous propose de nous souhaiter un bon Nouvel Homme !

Quelles nouveautés souhaitons-nous retrouver en nous ? Quelles nouveautés souhaitons-nous développer par nos attitudes et nos postures, nos travaux et nos amours ? Quelles ressources en nous souhaitons-nous déverrouiller pour faire de nous des femmes et des hommes renouvelés ?

Je vous propose de prendre du temps en ce mois de janvier pour laisser ce questionnement faire en vous son œuvre. Il ne s’agit pas de « mentaliser » ni de réfléchir avec la tête à ces questions : vous reviendriez vite aux lamentations et vous trouveriez vite que les écrivains sont tous les mêmes : ils écrivent des mots qui peuvent faire rêver, mais ce ne sont que des beaux mots impossibles à traduire dans votre réalité !

Quittez donc votre tête pour laisser ce questionnement résonner dans vos cœurs et dans vos tripes : écoutez ce que ces questions font résonner de vos ressentis, vos joies et vos peines ; prenez soin de ce qu’ils révèlent comme besoins, manques et insatisfactions… Puis laissez venir ce qui vient : des souvenirs, des rêves déçus, des espoirs que vous croyiez disparus….

Laissez passer tout cela sans vous y attacher, jusqu’à ce que viennent des envies nouvelles, des désirs, des projets peut-être… Cueillez-les et dégustez-les, même si vous pensez encore (c’est votre tête qui revient parasiter le travail) que c’est impossible et irréaliste…. Dégustez, laisser infuser et macérer…. Alors, dans quelques jours ou quelques semaines, les outils ou les opportunités de les réaliser viendront probablement de façon imprévue au moment où vous ne l’attendiez pas : car « quand l’élève est prêt, le maître se présente » dit un texte d’inspiration bouddhiste. Vous serez alors dans la nouveauté qui vous « re-suscite » !

EN NOUS  : des ressources à retrouver, à renouveler, à décaper, à rénover, à restaurer, à re-susciter

ENTRE NOUS : des relations à dé-tendre, à réparer, à renouer, à reconstruire, à tisser, à réconcilier

Je ne vous souhaite pas une bonne et heureuse année nouvelle !

Je vous souhaite de choisir de devenir des femmes et des hommes bons et heureux parce que vous aurez cru à la nouveauté qui attend de surgir en vous !

Marc THOMAS, Consultant Formateur en Compétences relationnelles,
1er janvier 2016

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La vie : un apprentissage permanent

‘Apprendre la vie’, ou ‘apprendre à vivre’, est une nécessité qui s’impose à chaque être humain sur notre planète terre. Le ‘savoir vivre’ n’est pas une qualité innée ; il s’apprend et il s’acquiert au long des années et des expériences vécues.

L’éducation est première dans cette découverte et dans la mise en œuvre de ce mode de vie qui anime et rend fructueuses et fraternelles les relations humaines. Ces relations sociales s’inscrivent dans des principes qui doivent être reconnus et acceptés : la liberté et la démocratie.

‘Réussir sa vie’ implique alors un apprentissage quotidien du ‘savoir vivre’. Pour ne pas tomber dans le piège d’une vie seulement instinctive comme celle des animaux, l’homme et la femme de bonne volonté choisissent de faire preuve d’intelligence dans leurs choix qui engagent leur ‘façon de vivre’ en société. Ce travail sur soi concerne tous les moments et tous les contextes de la vie que nous voulons pour nous-mêmes, pour nos familles, pour nos sociétés.

Dans la recherche légitime de la vie heureuse et paisible pour tous, de très nombreuses pistes s’ouvrent à ceux et celles qui ont à cœur cet objectif. En voici quelques unes qui nous interpellent chaque jour ; elles nous invitent à apprendre et à réapprendre, dans le but recherché obstinément d’un ‘mieux vivre ensemble’.

Apprendre et réapprendre :

  • Réfléchir objectivement avant les décisions qui ouvrent l’avenir meilleur
  • Se laisser guider par le bon sens vers l’intelligence de l’esprit et du cœur
  • Agir avec la conscience de la justice dans la vérité
  • Respecter l’autre différent dans les libertés individuelles
  • S’écouter pour mieux se connaître et mieux se comprendre,
    pour mieux s’accepter et mieux s’apprécier
  • Partager fraternellement en priorité avec les plus petits
  • Rechercher sans cesse le bien, le beau, le bon
  • Construire la vie sociale sur les bases d’une éducation exigeante
  • S’engager résolument en vue du bien commun
  • Favoriser l’épanouissement humain, psychologique et spirituel de chacun
  • S’entraider de façon efficace pour consolider le lien social
  • Donner le bon exemple à la jeunesse
  • Donner la primauté à l’amour qui fait le bonheur de vivre
  • Reconnaître humblement ses erreurs et vouloir changer
  • Affronter l’adversité avec courage et persévérance
  • Assumer la responsabilité de ses choix
  • Refuser le laisser-aller et le n’importe quoi
  • Refuser le mensonge et renoncer à dominer l’autre
  • Refuser la compromission avec le Mal, l’orgueil et l’égoïsme
  • Refuser la démagogie destructrice et malhonnête
  • Refuser la recherche insensée d’une consommation éphémère
  • Refuser la course effrénée vers le sexe ou l’argent

Cette liste reste ouverte à la ‘prise de conscience’ de celui qui veut faire régner le bonheur sur la terre. Le renouveau de la vie individuelle donne à la société la possibilité de progresser dans le bon sens. Il s’agit de construire ensemble une vie meilleure pour tous. Aux bonnes œuvres, citoyens !

ChristianPère Christian CHASSAGNE
Aumônerie Réunionnaise en Métropole
8 Avenue des Chardonnerets, 91600 SAVIGNY SUR ORGE
09.80.87.06.50 / 06.64.94.99.51 / coco1152@hotmail.fr

Des contes de Noël à vivre

Françoise était venue deux jours en formation professionnelle pour apprendre à développer une communication sereine et efficace dans un Service Public. Elle était peu intervenue pendant ces deux jours. Un mois après, je la retrouve avec son groupe pour une troisième journée où chacun partage ses expérimentations des outils de formation et les résonances dans sa vie professionnelle et personnelle .

Très vite, Françoise prend la parole : « Cette formation m’a beaucoup apporté au plan personnel. Avant je parlais peu et surtout, je disais toujours oui à tout le monde. J’ai compris à la formation que je n’étais pas bien comme ça, et que ça ne marchait pas comme ça. »

Et Françoise continue : « Depuis la formation, je me suis mise à parler de moi, à exprimer mes ressentis. Aussitôt, j’ai eu moins de stress et j’ai pris davantage confiance en moi. Maintenant j’ose dire, je suis moins maladroite, et les autres m’écoutent. » Et Françoise explique à ses collègues qu’elle disait toujours oui de peur d’être moquée ou rejetée. Elle exprime sa grande surprise : en osant dire ce qu’elle pense, non seulement elle n’est pas rejetée, mais elle attire l’intérêt des autres et elle se sent écoutée ! L’une de ses collègues confirme le beau changement de Françoise !

Et Françoise a cette superbe conclusion : « Il fallait juste que j’ose, que je me redresse… » Voila un vrai conte de Noël vécu en décembre dans le sud de la Réunion… et accessible à tous.

Dans une autre formation, Bénédicte parle de ses difficultés avec son fils qui passe des heures à jouer sur Internet. Elle raconte comment elle est sans arrêt « sur son dos » pour qu’il travaille, lui répétant sans cesse qu’il ne pourra pas réussir s’il continue. Et Bénédicte ajoute que ses remarques ne changent rien et ne font qu’ajouter de la tension dans la relation avec son fils. Elle dit ne plus savoir comment s’y prendre.

Percevant le mal-être de Bénédicte, je lui demande alors : « Bénédicte, de quoi as-tu besoin ? » Elle me répond : « J’ai besoin que mon fils se mette à travailler ! » Je lui dis : « Bénédicte, je te parlais de ton besoin à toi, et tu me réponds en parlant de ton fils ! De quoi as-tu besoin pour toi dans cette situation ? »

Les larmes viennent aux yeux de Bénédicte qui dit : « Je suis une mère célibataire, et ici  les mères célibataires sont souvent mal vues : on dit qu’elles ne seront pas capables d’élever leurs enfants… J’ai besoin de prouver à tout le monde que je peux aider mon enfant à réussir ! J’ai besoin d’être fière de lui et fière de moi !’

Bénédicte fait une pause, elle entre dans un silence où chacun des participants voit que quelque chose se passe en elle. Elle vient de formuler son besoin, elle l’entend et l’intègre intérieurement… Alors une porte s’ouvre en elle et elle ajoute : « Finalement, je faisais pression sur mon fils, non pas d’abord pour qu’il réussisse, mais parce que moi j’avais besoin de prouver que j’étais une bonne mère ! Je me servais de lui pour satisfaire mon propre besoin. »

Je demande à Bénédicte : « Ton besoin d’être une bonne mère, fière de toi devant ceux qui te dévalorisent, ce besoin est-il légitime ? » Elle hésite et répond timidement : « Ben… oui… ». Et le groupe et moi-même lui confirmons la légitimité de son besoin. A nouveau viennent des larmes, puis ces mots : « Ce soir je vais parler à mon fils. Je lui dirai mon amour pour lui . Je lui dirai que je suis fière de lui et que c’est difficile pour moi quand les autres me jugent. Je lui dirai que moi je ne peux que créer toutes les conditions pour qu’il réussisse et que c’est ma fierté. Et que lui seul, mon fils, est responsable de sa réussite. »

Bénédicte a changé de posture. Elle a pris en compte son besoin. Et du coup, elle ne met plus sur son fils une pression à laquelle il cherche à échapper : elle le restaure dans son autonomie et dans sa propre responsabilité de construire sa réussite.

A la fin de la formation, Bénédicte est venue me dire à quel point elle se sentait détendue et soulagée : « Ça fait des années que je ne me suis pas sentie si bien ! »

Voici donc encore un autre conte de Noël… dans la réalité de notre monde d’aujourd’hui… Et si vous racontiez les vôtres ?

Les chrétiens qui fêtent Noël chantent parfois un cantique qui dit ceci :
« C’est Noël sur la terre chaque jour, car Noël, ô mon frère, c’est l’amour. »

Pour ma part, en ce temps de vœux, je souhaite à chacune et chacun des lecteurs et à votre entourage, de vivre tout au long de l’année 2016 des contes de Noël aussi ordinaires que les deux précédents…  Je vous souhaite aussi de savoir les déguster, les valoriser, les partager… Çà contribuerait à créer d’autres énergies que nos récriminations ordinaires ou que la violence débordante…

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Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
décembre 2015

Mon enfant intérieur

Cette personne m’envoie la photo d’elle quand elle était petite fille et m’écrit :

Elle :
Tu reconnais cette petite fille?
C’est une photo qu’un membre de ma famille a retrouvé. …
Elle me parle beaucoup !

Moi :
Oh oui je la reconnais bien !
Elle te parle de quoi ? (si ce n’est pas indiscret !!!)

Elle : Je ne sais pas trop définir,  j’ai été comme hypnotisée par ce regard fixe et cette figure triste. J’ai eu envie de caresser cette petite fille, de lui donner de la tendresse. De lui dire et donner tout ce que j’aurais voulu que l’on me donne à ce moment de ma vie (sans savoir vraiment si je n’avais pas cela mais  je n’ai pas de souvenir précis de mon enfance, en tout cas pas de moment joyeux et tendre)

En regardant cette photo de nombreuses questions me sont venues.

C’est comme si j’avais pu voir mon enfant intérieur … voilà en quoi cette photo me parle beaucoup.
Maintenant je ne sais pas trop ce que je dois faire avec ça … peut être rien !
En tout cas je la trouve belle cette petite fille !

Moi :
Quand j’ai vu la photo, ça m’a sauté aux yeux immédiatement : la beauté et la souffrance.
Je n’ai rien voulu te dire tout de suite pour ne pas influencer ton regard.
Mais ce que tu m’écris correspond bien à ce que j’ai senti…
Cette petite fille que tu portes en toi depuis toujours… et dont la souffrance émergeait souvent en toi ces dernières années…

Elle est très juste ton envie de « caresser cette petite fille et de lui donner de la tendresse ».
Fais-le, sans réserve !

En lui donnant aujourd’hui la tendresse dont elle a manqué, tu vas lui permettre de cicatriser ses souffrances et de sortir de la tristesse…

Maintenant, cette belle petite fille, cette souffrance ou cette tristesse, tu peux en prendre soin tendrement. Ainsi tu vas les réintégrer et les transformer en énergie dans ton élan d’aujourd’hui…

Chemin de larmes, peut-être, mais chemin de bonheur…

Elle :
Merci, Marc, je suis émue…

Moi :
Bien à toi, Marc…               Jaillissement130x81        mthomas@competences-relationnelles.com

PDF1et merci à cette personne de m’avoir autorisé à partagé cet échange de courrier
pour qu’il puisse servir à d’autres

 

 

Oser parler

Couverture2Yvette* est retraitée et arrive à la formation en disant à mi voix : « Moi je viens seulement pour écouter ». De fait elle ne parle qu’à sa voisine bien connue. Dans l’après-midi, elle doit participer à un exercice où trois personnes reformulent ce qui vient d’être dit. Elle me fait signe qu’elle n’a rien à dire. Je lui dis : « Yvette, seulement un mot… » Elle hésite longuement, puis sort finalement deux phrases… et tous s’accordent à dire qu’elle a fait la reformulation la plus juste !

Le lendemain Yvette, toute heureuse, a apporté un repas à partager avec tout le monde. Elle s’exprime joyeusement dans les pauses, encore timidement dans le travail. Au moment de partir, elle vient me dire : « Merci car, depuis toujours, j’étais renfermée. Vous m’avez libérée ! » – « Yvette, c’est vous qui vous êtes libérée toute seule en osant dire. » Il fallait seulement un climat où Yvette serait sûre que personne ne la jugerait.

Claire*, jeune mère de famille, est éducatrice spécialisée. Elle a vécu des expériences traumatisantes dans l’emploi qu’elle a quitté : un sentiment d’exclusion, de rejet, de racisme… au point d’en être profondément meurtrie. Elle est très émue, puis aussitôt elle parle de sa famille qui est le trésor de sa vie. Elle s’accroche à ce trésor et retrouve alors des paroles d’espoir, elle trouve en elle le ressort pour rebondir ! Heureusement que personne ne lui a donné des paroles de consolation à bon compte !

Je la retrouve quelques jours après : elle est en attente d’une proposition d’embauche, mais elle dit qu’elle ne se reconnaît plus dans sa léthargie. Je lui demande alors ce qu’elle aimerait faire si elle avait vraiment le choix. Elle me parle de ses désirs, de sa capacité à accompagner des enfants, des familles en difficulté. Je lui confirme l’intérêt de son projet. Reconnue dans ses désirs, l’énergie revient d’elle-même, et elle commence à parler d’organismes qu’elle pourrait aller rencontrer pour proposer ses compétences. Le moteur s’est remis en marche parce son désir a pu être exprimé et entendu.

Sandra* est responsable d’équipe dans une collectivité. Au premier soir de la formation, elle me dit que la formation ne l’aide pas « parce je m’efface tout le temps pour faire plaisir à l’autre et pour ne pas blesser ». Elle ne voit pas comment s’en sortir. Nous pointons que ça parle d’une longue histoire. Je lui demande : « Pourquoi penses-tu que si tu t’affirmes sans agressivité, l’autre va nécessairement être blessé ?  Tu n’es pas venue sur cette terre pour faire plaisir à l’autre, mais pour donner le meilleur de toi-même : ainsi le plaisir sera partagé !»

La semaine suivante, Sandra a pu affirmer son point de vue sur sa place et sa mission devant son Chef de Service. Elle me raconte : « Avant la formation, je me serais effacée et n’aurais rien dit. C’est la première fois que j’ose dire et du coup, mon chef m’a demandé de quoi j’aurais besoin pour mieux remplir ma mission. »

Oser parler pour être soi, pour être libre, et ainsi construire des relations justes et constructives !                              

Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
Octobre 2012

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