Archives de catégorie : Peurs

SOLIDAIRES pour
juguler ensemble L’ÉPIDÉMIE DE LA PEUR

Un virus mondialisé !

Avec ou sans virus,
depuis toujours et pour toujours,
d’un bout à l’autre du monde,
chacun respire l’air passé dans les poumons de ses voisins.
Une respiration sans barrières ni frontières
contagieuse de vie ou de toxicité…
C’est l’interconnexion qui nous relie chacun à tous les autres,
de la naissance à la mort !

Quel beau symbole paradoxal, notre respiration :
respirer : la nécessité première du vivant…
respirer : l’un des principaux risques d’intoxication mortelle…
Du premier inspire au dernier soupir, nous sommes reliés
plongés dans le même air où nous respirons la vie et la mort…

Si nous voulons respirer pour vivre, masqués ou non,
nous n’avons pas d’autre choix que cette interconnexion.
Cette interconnexion qui nous apparaît aujourd’hui comme un danger,
est paradoxalement, notre seule planche de salut :
nous la fuyons au risque de l’enfermement et de la méfiance,
ou nous l’acceptons au pari de la solidarité et de la confiance.

Un virus mondialisé !
Il nourrit les peurs de l’autre
au point d’amplifier les méfiances et les racismes
et de déclencher des « sauve-qui-peut » individualistes et parfois assassins.
Vouloir respirer seul, coupés du monde, dans la méfiance et le rejet,
nous conduit plus sûrement encore et à court terme à l’asphyxie !

Nous n’avons pas d’autre choix que d’être solidaires
en se protégeant et en protégeant tous les autres
par la distance ou le confinement,
comme une crème ou un chapeau
protège des brûlures du soleil…
Nous n’avons pas d’autre choix que d’être solidaires,
refusant de stigmatiser ceux qui pourraient nous contaminer,
protégeant les plus fragiles,
et acceptant notre commune fragilité d’être humains,
tous potentiellement contaminés et contaminants,
et pas seulement du coronavirus !

Solidaires pour transformer nos fragilités en force collective…

Un virus mondialisé !
Il nourrit les peurs sur l’économie et le travail,
au point de faire chuter les bourses,
et d’inquiéter légitimement les entreprises les plus fragiles.

Nous n’avons pas d’autre choix que d’être solidaires,
apprenant à réagir dans la confiance plutôt que dans la peur du manque,
privilégiant les petits commerçants ou les travailleurs les plus en danger,
interrogeant les limites de la mondialisation économique,
dénonçant les stratégies du « toujours plus » au bénéfice de quelques-uns,
inventant des moyens nouveaux pour respecter toute fragilité,
et d’abord celle d’un environnement essoufflé de notre sur-consommation.

Solidaires pour sauver la planète
en remplaçant la compétition par la coopération.

Un virus mondialisé !
Il nourrit nos peurs de perdre et de nous perdre,
perdre notre indépendance et notre liberté d’aller et de venir,
perdre tous ces éléments extérieurs
auxquels nous avons dévolu la garantie de notre sécurité,
parce que nous n’avons pas cherché dans nos ressources intérieures
la seule sécurité qui rend vraiment heureux…

Nous n’avons pas d’autre choix que d’être solidaires
pour nous protéger et protéger les autres :
décider de privilégier la confiance en soi et la confiance en l’autre,
choisir de se confiner parfois en soi pour mieux s’écouter,
éructer son venin agressif dans son coude plutôt que sur l’autre,
désinfecter nos blessures comme on jette un mouchoir ou une compresse infectés
plutôt que de se replonger sans cesse dans la rumination de l’aigreur,
mettre de l’espace dans des affects trop fusionnels ou explosifs,
pour trouver la distance favorable à une relation vraie
où chacun reste autonome dans l’échange et le partage…

Solidaires pour expérimenter le bonheur d’être soi au milieu des autres.

Un virus mondialisé !
Il nourrit nos peurs nos peurs de l’imprévu et de l’inconnu,
de la maladie et de la mort,
Il nous déstabilise devant ce que nous ne maîtrisons pas…

Nous n’avons pas d’autre choix que d’être solidaires
et confiants dans les scientifiques et médecins  du monde entier
interconnectés les uns aux autres, je l’espère,
pour décoder ce virus et toutes les autres maladies et nous en protéger…
Solidaires comme tous les voisins, amis et soignants
qui veillent sur les malades confinés en quatorzaine…
Solidaires comme celles et ceux qui cherchent à faire tourner les entreprises
dans des conditions nouvelles, imprévues et improbables,
pour assurer le minimum vital, social et démocratique à chacune et chacun…
Solidaires, apprenant grâce à cette épidémie
à jeter comme un mouchoir infecté notre « chacun-pour-soi » suicidaire,
et à conforter notre interdépendance vitale.

Solidaires pour bénéficier tous
des richesses de l’interdépendance et de la diversité.

Fragiles et solidaires…
pour juguler ensemble l’épidémie de la peur !

Marc THOMAS
Consultant formateur en Compétences relationnelles
mthomas@competences-relationnelles.com

Télécharger ce texte en PDF

Comment me protéger ?

Une situation relationnelle difficile,
en couple… en famille… avec des amis… au travail…
Je me sens blessé… Comment me protéger ?

Souvent, nous cherchons à convaincre l’autre,
à vouloir lui faire comprendre,
ou nous lui demandons d’arrêter, de changer.
Dans un contexte conflictuel,
l’autre ne peut pas ou ne veut pas comprendre…
Plus j’essaie de le convaincre, plus il résiste… et plus je stresse !
En faisant cela, je me rends dépendant de la réponse de l’autre et je ne maîtrise plus rien.
Confronté à l’échec,  je « tourne en boucle », je rumine, je me fais « du mauvais sang »…
et je ne fais que creuser ma blessure !

D’autre fois, je raconte à mes proches, je parle de l’autre et de ce qu’il m’a fait
Je répète à l’infini, et plus je répète mes malheurs, plus je m’y noie.
A force de répéter, je ne fais qu’écarter les lèvres de la plaie,
et par l’envenimer un peu plus…

La seule stratégie qui permet de se protéger,
c’est de lâcher l’autre et mes reproches,
pour m’occuper de ma blessure,
comme je désinfecte une plaie pour lui permettre de cicatriser.

Je ne parle plus de ce que l’autre m’a fait,
j’écoute et j’accueille ce que ça ma fait.
Je ne parle plus de l’autre, mais de ce que je ressens.
J’accueille et j’écoute ma colère, ma tristesse, ma déception, mon énervement…
et je cherche ce que ces ressentis disent de moi.

Ma colère dit que je suis arrivé à la limite de ce que je peux supporter.
Ma tristesse dit ma déception ou le constat de mon impuissance.
Mon énervement dit que je suis dans un contexte toxique pour moi.
Tout cela ne parle que de moi, et de ce que jeux accepter et dois refuser
pour rester moi-même et vivre selon mes valeurs

Par exemple, je ne dis plus : « il ne fait que ce qu’il a envie,
il vient me chercher seulement quand il en a besoin, il ne m’écoute jamais… »
mais je me dis :  » j’ai mal et je suis blessé parce que j’ai besoin d’être considéré(e)
je ne veux plus être un objet, je veux être un homme/une femme libre… »

Au lieu de m’exciter sur l’autre,
je prends soin de moi et je fais mes choix,
et je commence déjà à me protéger.
En disant non à toute personne qui me considère comme un objet,
je dis oui à ce que je suis, je protège mon intégrité,
je garde la maîtrise de ce que je peux donner et de ce que je peux recevoir.

Pour te protéger, centre-toi sur toi
et apprend à dire non à ce qui te met en danger, pour dire oui à ce que tu es.

En apprenant à te protéger ainsi, tu peux rester toi-même
tout en apprenant à t’adapter et à t’ajuster à l’autre sans te renier
dans des relations respectueuses et constructives.

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles » 24 novembre 2019 Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Téléchargez en PDF

Un atelier-formation pour
S’ancrer dans la CONFIANCE EN SOI et le BIEN-ETRE

Aller chercher la confiance « au cœur de soi »
pour prendre sa place en famille, au travail, dans la société

LES OBJECTIFS

le lieu en nature,  et le « climat » paisible et bienveillant
permettront de se ressourcer dans le bien-être et d’oser être soi sans risque

  • nourrir LA CONFIANCE EN SOI en partant à la recherche de NOS RESSOURCES,
  • expérimenter la CONFIANCE EN L’AUTRE par des PARTAGES BIENVEILLANTS
  • PRENDRE SOIN de soi et de la relation à l’autre par des pratiques de bien-être

LE PROGRAMME

  • des ateliers, exercices, temps personnels, dialogues d’accompagnement
    • identifier mes ressources, mes talents, mes compétences
    • ancrer en moi la confiance et l’estime de moi
    • relire et traiter mes difficultés et mes freins à la lumière de mes atouts
    • choisir les stratégies pour pouvoir en vivre au quotidien
  • des échanges et partages en groupe, dans la bienveillance
    • pour s’exercer à la confiance relationnelle pendant ce temps de formation
    • pour ouvrir nos questionnements aux solutions expérimentées par les autres
    • pour trouver une posture affirmée et confiante dans nos relations
  • des perspectives de changement
    • dans la vie personnelle et professionnelle
    • vers des postures relationnelles affirmées et ouvertes
    • par l’acquisition de stratégies pour s’affirmer et traiter les tensions et conflits
  • des propositions pour susciter le bien-être
    • Relaxation, respiration… Méditation…
    • Pratiques de bien-être proposées par les participants
    • Soirée sur place possible pour les volontaires
ORGANISATION

DATES : à programmer sur 2 jours consécutifs
Manifestez-nous votre intérêt par mail
LIEU : au TAMPON à la Ferme del Pio
TARIFS :
– Individuels  : 130€
(négociable si ce tarif n’est pas accessible pour vous)
– Financement professionnel par l’entreprise : 300€
– Financement par Pôle Emploi : 280€

RENSEIGNEMENTS :
contactez Marc THOMAS par mail ou par tél : 0693 419 662

Ecoute l’appel de ta peur : PROTÈGE-TOI !

Quand la peur te prend, elle risque vite de t’envahir…
Elle te stresse… elle te tétanise… elle t’empêche de vivre…
Tu t’identifies à ta peur… Tu interprètes tout à travers ta peur..
Et tu deviens ta peur… Ta peur « bouffe » ton envie, ton désir, ton énergie…

Pour en sortir, accueille ta peur…
Comme je l’écrivais dans un article précédent,
demande lui de quoi elle parle : nos peurs parlent toujours
de quelque chose de précieux que nous sentons en danger.

Demande-toi quel est le danger que cette peur te signale
Ton intégrité, ta fragilité, ta fatigue mises à mal ?
Tes désirs et tes besoins non respectés ?
Tes valeurs exposées et bafouées ?
Ton amour blessé ?

Remercie ta peur de t’avoir donné le signal du danger !
Pour que la peur ne t’envahisse pas,
concentre toi sur ce qui est en danger en toi.
Et au lieu de céder à la peur du danger,
cherche comment protéger ton intégrité
,
tes valeurs, tes désirs et tes besoins, ton amour…

Hier j’ai eu envie de faire une randonnée dans le cirque de Salazie. Envie de découvrir un très beau paysage, tout en sachant que le chemin était raide et difficile… Et voici que mon envie a commencé à être attaquée par ma peur : est-ce prudent de prendre seul ce chemin difficile à mon âge ? J’arriverai à monter, mais la descente sera difficile… Peur de me lancer…

Une personne que je venais de rencontrer me disait qu’elle avait eu très peur sur ce chemin… Et sa peur commençait à nourrir la mienne… jusqu’à ce qu’elle raconte que sa peur venait d’une chute récente… et que je découvre qu’elle avait marché avec des baskets à semelles lisses sur un chemin glissant et sans bâtons pour s’assurer… Elle avait peur, non parce que le chemin était dur, mais parce qu’elle elle n’avait pas pris soin de protéger sa fragilité…

J’oscillais déstabilisé entre mon envie et ma peur. J’ai décidé de ne pas me laisser arrêter par ma peur, d’aller en voiture au départ de la randonnée et de voir sur place : au lieu de me laisser aveugler par la difficulté du chemin, je me suis mis à l’écoute de moi . J’ai alors fait l’inventaire de tout ce que j’avais pour me protéger : des chaussures anti-dérapantes, des bâtons, des genouillères… J’ai vérifié que mon téléphone était connecté dans ce secteur et que je pourrais appeler en cas de besoin. Je l’ai retiré de ma poche où je risquais de le perdre en cas de chute et je l’ai mis dans mon sac à dos. J’avais deux litres d’eau dans mon sac à dos et un paquet d’amandes pour les petites faims. En faisant tout cela, ma peur s’estompait car je me protégeais.

J’ai donc décidé de gravir ce chemin difficile, me rendant très vite compte que mes protections étaient nécessaires à ma sécurité. J’ai continué à prendre soin de moi en me disant que j’étais là pour le plaisir, pas pour la performance, et que je restais à l’écoute de moi-même. Au bout d’un certain temps, j’ai commencé à sentir la fatigue et à me dire que j’avais besoin de forces pour redescendre dans ce sentier très rocailleux et glissant par endroits. J’ai donc décidé de m’arrêter et de m’apprêter à redescendre, non sans profiter du paysage. Et sans être déçu de ne pas aller au bout, parce que je restais à mon écoute. Je me suis dit alors que je reviendrais un jour avec des amis et qu’ensemble, veillant les uns sur les autres, nous irions probablement au bout.

Je suis redescendu lentement en assurant mon pas. En fin de parcours, j’ai ressenti de la fierté d’avoir dépassé ma peur en me protégeant, et donc sans prendre de risques inconsidérés, en me respectant moi-même dans mes désirs et dans mes limites.

Si tu cèdes à la peur, elle t’envahit et t’empêche de vivre ton désir…
Si tu écoutes ta peur comme un signal de ce qui est précieux pour toi,
tu l’apprivoises en prenant les moyens concrets de te protéger…

En prenant soin de toi.
Comme tu te protèges en mettant une ceinture en voiture…
Comme tu te protèges ta maison avant un cyclone…
Comme tu protèges un enfant en le prenant par la main…

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
5 août 2019
Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Télécharger ce texte en PDF

Précieuses peurs

Le rejet… L’infidélité…
Tu ne les supportes pas…
Tu en as trop souffert jadis,
dans ton histoire familiale et amoureuse…

Alors tu as peur…
Tous les retards ou les silences de l’autre,
tu les interprètes à travers ta peur et ta méfiance :
« Et s’il ne voulait plus de moi ? »
« Et s’il me trompait ? »

Et tu questionnes ton partenaire…
Tu cherches sans relâche, car tu as besoin de savoir…

Ton amour aimait veiller sur lui…
Ta peur te conduit à le surveiller…
Et la peur peut tuer l’amour…

Cette peur et cette méfiance ne viennent pas de lui,
mais de ta propre histoire…
Tu regardes ton/ta partenaire
à travers les lunettes déformantes de ton histoire blessée….

Ce n’est plus lui ou elle que tu vois…
Tu vois tes projections sur lui, sur elle,
en portant sur lui le regard triste et inquiet
de tes blessures d’enfance
ou de tes échecs amoureux précédents…

Et si tu prenais momentanément de la distance ?
Pas forcément avec lui ou elle, mais avec ta manière de le regarder…
Pour lâcher ta posture de surveillance…
Pour lâcher l’autre et te recentrer sur toi…
Pour explorer tes peurs et leurs origines…
Pour dénouer les nœuds qu’elles ont laissés en toi…
Pour laver ton regard obscurci par tes blessures…

Comment faire me demandes-tu ?
Accueille tes peurs, mais sans t’y noyer…
Regarde-les en face, sans te laisser envahir…
Et cherche, au travers de ces peurs,
ce qui est si précieux et qu’elles veulent protéger…

Peur d’être rejeté ?
Ce n’est que l’envers de ton besoin
d’être accueilli tel que tu es, d’être aimé sans condition…
C’est peut-être aussi le signe
de ta difficulté à t’aimer toi-même

Peur de l’infidélité ?
Ce n’est que l’envers de ton besoin
d’un amour merveilleux et sans condition,
d’une complicité et d’un don réciproque sans ombre…
C’est peut être aussi le signe
de ton besoin d’être toujours plus fidèle à tes valeurs

Oui tes peurs ne sont que la face obscure
de tes besoins et de tes désirs,
de tes valeurs précieuses et non négociables :
tu veux être aimée telle que tu es, sans condition,
tu veux aimer dans la confiance totale.

Alors remercie tes peurs
de t’avoir conduit jusqu’à tes précieuses valeurs…
Et reconnecte-toi à tes valeurs !              

Tu avais peur d’être rejeté ?
Lâche les reproches que tu te fais
et la culpabilité où tu te rejettes toi-même…
Et reconnecte-toi à toi-même :
Accueille-toi telle que tu es…
Apprends à t’aimer toi-même…
Nomme tes ressources, apprivoise tes loups…
Prends les moyens de changer ce qui ne te convient pas
et de réparer tes éventuelles erreurs…

Tu avais peur d’être rejeté ?
Lâche sans règlement de compte
celles et ceux qui veulent se servir de toi à leur seul profit…
Vas à la rencontre de personnes de confiance,
de celles et ceux qui savent t’écouter
et t’accueillir tel que tu es…

Tu avais peur de l’infidélité ?
Lâche tes compromissions avec ce qui atteint tes valeurs…
Lâche tes fuites et tes silences :
sous prétexte de préserver la relation, ils t’intoxiquent…
Et reconnecte-toi à toi-même,
fidèle indéfectiblement à tes valeurs…
Investis ton énergie dans ce divin que tu portes en toi
plutôt que de la perdre dans la rancœur sur l’autre…
Ose dire non à ce qui te détruit
pour pouvoir dire oui à tes choix, à tes espoirs, à tes projets…

Tu avais peur de l’infidélité ?
Lâche celles et ceux qui te laisseront toujours insatisfait
parce que leurs valeurs ne s’harmonisent pas avec les tiennes…
Lâche tes illusions que ton amour pourrait les transformer,
car personne ne peut changer l’autre à la force du poignet…
Et reconnecte à toi à ton besoin de fidélité…
Investis ton énergie pour la construire
avec des personnes qui ont la même exigence…

Apprends à construire ta fidélité
au fil de l’amour partagé,
au fil des bonheurs dégustés et des épreuves traversées,
au fil des erreurs et des tensions réparés jusqu’au pardon…

Tes peurs ne t’envahissent plus…
Elles ne reviennent que comme un signal
t’invitant à  te reconnecter à toi-même,
à te réaccorder à l’autre,
et à traverser les imprévus de la vie
en réajustant sans cesse ta fidélité à toi et à l’autre…

La fidélité absolue est un idéal jamais définitivement atteint…
L’amour merveilleux que tu vis est le chemin de la fidélité…
Et le bonheur n’est pas à fin de ce chemin…
Le bonheur est le chemin !

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
11 juillet 2019
Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Je ne m’aimais pas !

Marie me raconte ce moment difficile qu’elle vient de vivre : dans un moment de méditation, elle se voit entrer dans un couloir qui descend vers une sorte de cave.

Au début, elle voit au mur des photos de tout ce qu’elle fait dans sa vie personnelle et professionnelle pour « faire du bien aux autres » et vivre ses valeurs. Mais au fur et à mesure qu’elle descend dans ce couloir, il y a de moins en moins de photos et de plus en plus d’ombre… Puis plus du tout de photos et elle arrive en bas dans une obscurité qui la déstabilise et lui fait peur. Et Marie commente tristement : « tu vois, j’arrive au fond de moi, c’est enténébré, il n’y a rien, je ne suis rien… C’est pour cela que je ne m’aime pas. »

Pour ma part, j’entends autre chose : Marie se multiplie en actions et en relations bienveillantes, d’autant plus qu’elle ne s’aime pas elle-même… Comme pour se prouver qu’elle est quand même capable d’agir et de faire du bien autour d’elle, alors qu’elle ne « vaut » rien à ses propres yeux. Ses activités sont belles comme les photos du haut du couloir, mais elles masquent le vide intérieur de quelqu’un qui a été longtemps dévalorisée et qui ne s’aime pas elle-même, jusqu’à ne pas savoir qui elle est.

Alors je dis à Marie : « en arrivant au fond de toi, dans ce fond qui ressemblait à une cave noire et vide, tu as ressenti ton vide intérieur et tu t’es accusée d’être toi-même obscure et inexistante à tes propres yeux.

J’ai envie de te partager une autre lecture : à la surface, il y avait les photos colorées de tes actions, mais tu n’es pas restée en surface, dans les activités que tu fais et dans le personnage social que tu as composé … Pour la première fois peut-être, tu as osé descendre dans tes profondeurs enténébrées… Pour la première fois peut-être, tu es allée dans cet espace inconnu et profond où tu ne discernes rien encore, à tel point qu’il te paraît vide. Pour la première fois, tu oses aller « au cœur de toi » et regarder en face non plus ce que tu fais, mais ce que tu es. »

Marie est surprise et heureuse de ma lecture. Elle me dit : « alors oui, c’est la première fois que je vais « au cœur de moi », et peu importe si c’est vide, car je sais qu’il y a des gens qui m’aiment, et je sais aussi que le Dieu auquel je crois m’aime. Donc même si je ne suis rien, je suis aimée et cela doit me suffire. »

Dans cette remarque de Marie, je vois une fausse piste : « certes, Marie, il y a des personnes qui t’aiment, et le Dieu auquel tu crois est un Dieu d’amour… Oui tu es aimée ! Mais si tu es descendue au cœur de toi, ce n’est pas pour te raccrocher à l’amour des autres qui vient de l’extérieur. Si tu es descendue dans ton obscurité, c’est pour te découvrir toi-même et pour t’aimer toi-même ! »

« Oui, me dit Marie, mais en moi c’est tout noir, et c’est vide… il n’y a rien à aimer ! »

Je fais alors appel à l’expérience de la nuit que nous avons tous : « quand tu vas dans un lieu obscur, tu ne vois rien, tu as peut-être un peu peur, tu n’as plus rien à dire ni à décrire, et le silence remplace tes paroles… Mais si tu restes dans le noir un moment en étant attentive, les yeux et les oreilles ouverts, petit-à-petit tes yeux vont s’habituer à l’obscurité et discerner des ombres, des formes, peut-être même une toute petite source de lumière…

Tes oreilles vont entendre le moindre petit bruit, tes joues vont ressentir un souffle, tes narines vont sentir l’humidité ou la sécheresse et la moindre petite odeur… Tes mains vont explorer les murs ou les objets que tu ne vois pas encore, tes pieds vont ressentir la moindre aspérité du sol. »

« Si tu restes là à écouter, à ressentir, à accueillir, tous tes sens vont découvrir que cet espace que tu croyais vide est habité, que cette obscurité te laisse voir des formes, un espace… »

Marie n’est plus dans la peur de l’obscurité ni dans la tristesse du vide. Elle me dit : « C’est la première fois que je vais au cœur de moi, et la pipelette que je suis n’a plus rien à dire… Dans ce silence, il me reste à écouter, à ouvrir les yeux, à accueillir… Cet espace que je croyais vide, je veux le découvrir et l’habiter…

Je veux l’aménager, avec mes goûts à moi. Je ne veux pas y afficher les actions que je fais pour les autres, ni même l’amour que les autres me portent… Je veux y peindre les couleurs de mon cœur et de mon âme, je veux y être ce que je suis. »

Marie vient de se rencontrer elle-même. Elle ne voit pas encore et il lui reste à découvrir ses couleurs et ses harmoniques, à s’apprivoiser avec des parts d’elle-même qu’elle va découvrir pas à pas. Marie peut enfin s’aimer elle-même.

Elle remontera bien vite vers la surface et retrouvera ses photos et toutes ses activités de personne engagée au cœur du monde. Mais elle sera transformée quand elle les retrouvera : car en remontant à la surface, elle gardera « au cœur de soi » tout ce qu’elle aura mis en lumière de ses propres profondeurs et des pépites de son être intérieur… Elle regardera le monde avec un autre regard car il se reflétera dans son monde intérieur.

Marie continuera sa vie d’avant, mais ses paroles et ses attitudes seront habitées de sa pépite intérieure. Elle reprendra la parole, mais sans se noyer dans les détails car elle aura acquis une juste distance qui lui permettra de suggérer plus que d’expliquer. Elle continuera ses activités, mais sans s’identifier à ses actions, car elle existera d’abord à travers ce qu’elle est et non à travers ce qu’elle fait… Elle retrouvera les personnes qui l’aiment et aussi son Dieu, mais dans la liberté et l’échange réciproques et non dans l’attente qu’ils viennent combler ses vides… Elle sera elle-même, au coeur du monde.

L’histoire de Marie n’est-elle pas aussi un peu celle de chacun de nous ?
N’hésite pas à la réécrire avec tes mots, tes ressentis, tes découvertes…
Et si tu es dans la descente enténébrée et vide, n’oublie pas que ta pépite y est cachée…

Alors dans ta vie, tu pourras transformer le titre de cet article comme Marie vient de le faire dans le dernier message qu’elle m’a adressé : «  J’ai découvert l’amour de moi ! »
« Je ne vois pas encore ce qu’il y a au cœur de moi, mais je sais que nous ne pouvons pas donner ce que nous n’avons pas. Alors, puisque je sais donner de l’amour autour de moi, cet amour doit être au fond de moi et c’est de l’amour que je vais découvrir en moi ! »

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
12 avril 2019. Ecrit et publié avec l’accord de « Marie »
Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Lâcher prise

Photo-couverture600Françoise (prénom d’emprunt) participe à une formation destinée à retrouver du sens et à oser être soi-même. Elle me rappelle qu’elle a déjà participé au début d’une autre formation avec moi, mais qu’elle est partie le midi du premier jour car elle ne supportait pas de voir tous les autres participants « pleurnicher parce qu’ils ne savent pas dire non, car moi, continue-t-elle, j’ai appris à être forte et je sais dire non… »

Pendant la première matinée, Françoise exprime son doute que la formation lui fasse trouver du sens à sa vie et intervient beaucoup, interrompant les autres pour leur donner des conseils pour se défendre contre les agresseurs, disant qu’elle, elle sait être forte en toutes circonstances… Plusieurs fois je tente de cadrer et de canaliser les prises de paroles de Françoise. A la pause elle m’invective : « Dans toutes les formations, je me sens bien, sauf dans les vôtres, car vous m’empêchez de parler et vous me frustrez ». Je lui exprime la nécessité pour moi de garantir la parole de tous dans le groupe, et j’ajoute : « Tant que vous parlerez si souvent pour conseiller les autres, je pense que vous ne réussirez pas à trouver le sens de votre vie » « Et pourquoi ? » me dit-elle vivement. « Car pour trouver le sens de sa vie, il faut d’abord écouter et accueillir ce que votre être intérieur a à vous dire. Plus vous parlez des autres, moins vous pouvez vous entendre ».

Françoise est quand-même revenue l’après midi, sans changer beaucoup de posture, exprimant toujours son doute sur « vos capacités à me faire trouver le sens de ma vie ». Je lui rappelle que c’est à elle d’aller le chercher et que je ne peux que lui proposer des « outils » pour se mettre à l’écoute d’elle-même. Elle répète plusieurs fois que « pour s’en sortir dans notre monde et au travail, il faut être fort,  faire face et ne pas se laisser déstabiliser. » Les autres l’interrogent sur sa méthode et elle répond : « Moi je ne me laisse pas faire et je réponds du tac au tac ». Le ton dur à tonalité agressive ne convainc personne…

Le lendemain matin, Françoise est revenue. Chaque participant est invité à exprimer ce qui lui a tourné dans la tête et le cœur depuis la formation de la veille. Françoise prend la parole pour dire qu’elle n’a toujours pas trouvé le sens de sa vie.

Une de ses collègues, Clotilde (prénom modifié) l’interrompt : « Eh bien moi j’ai trouvé hier le sens de ma vie. Depuis des années je me sentais anormale, parce que je n’avais pas envie ni besoin de faire des projets pour changer ma vie, parce que je n’avais pas envie d’acheter toutes les nouvelles choses qui paraissent… Je me disais que je n’étais pas comme les autres, et j’étais triste. Hier le formateur m’a accompagné dans la découverte suivante : je n’ai pas besoin de faire toujours plus de choses, ni d’avoir toujours plus, mais je suis heureuse de la vie que j’ai dans la simplicité, sans avoir besoin de courir après des bonheurs artificiels… Alors quand le formateur m’a demandé ce qui me rend heureuse comme ça, et quels sont ces besoins satisfaits qui font mon bonheur, j’ai répondu : j’ai besoin d’être dans la sérénité, de l’ancrer en moi. J’ai découvert hier que mon bonheur n’est pas dans le faire, ni dans l’avoir, mais dans l’être. » Et Clotilde ajoute : « Hier soir, j’en ai parlé à mon mari tellement j’étais contente. Et je lui a dit : ça fait dix ans que je vais chez le psy pour comprendre pourquoi je ne suis pas comme les autres et pour tenter de devenir normale, et grâce à quelques questions, j’ai mis le doigt sur mon bonheur d’être ce que je suis, et j’ai retrouvé le sens de ma vie. » Émotion des participants…

Est-ce ce témoignage qui va ouvrir une première brèche chez Françoise ? Quand je lui redonne la parole là où elle avait été interrompue (elle disait n’avoir toujours pas trouvé le sens de sa vie), avec sa verve habituelle, elle dit pourtant quelque chose de tout neuf : « Vous savez je suis forte au travail, tout le monde me voit forte… mais quand je rentre chez moi, je ne suis plus forte du tout… » Son visage change. Je lui propose de continuer. « Par exemple, j’avais juré à mon chien que je serais auprès de lui jusqu’au bout de sa vie. Quand il s’est retrouvé sur la table du vétérinaire, je ne sais pas ce qui m‘a pris : je suis sortie sans réfléchir. Vous voyez je ne suis pas forte, au contraire j’ai été lâche. » Et le visage de Françoise est crispé.

Nous avions convenu en début de formation qu’il n’y aurait aucun jugement de porté, ni sur les autres, ni sur nous-mêmes, car les jugements ne résolvent jamais rien et ne font qu’aggraver les situations.

Je propose donc à Françoise de retirer ce jugement sur elle-même. Elle résiste, affirmant sa grande lâcheté. Je lui dis : « si vous vous jugez, vous ne saurez jamais pourquoi vous n’avez pas pu rester jusqu’au bout auprès de votre chien. » Regard étonné, puis humide. « Vous êtes-vous déjà demandée, Françoise, ce qui vous a poussé à partir ? » Françoise qui parlait tant et à tout propos n’a plus de mot. Ses larmes coulent : elles semblent vider une souffrance… Enfin Françoise s’interroge elle-même, sans jugement, et j’entends dans s bouche : « Pourquoi ? » Je vois dans son regard vers moi un appel. Me branchant sur la souffrance que je ressens, je lui suggère : « C’était trop dur ? » Ses larmes coulent davantage : « Oui je n’ai pas pu, j’avais trop mal, je n’étais pas assez forte pour supporter cela, j’étais trop faible ». Percevant un nouveau jugement sur elle-même dans ce mot « faible », je lui dis : « Vous n’étiez pas faible, vous vous sentiez peut-être seulement fragile, blessée, touchée au plus profond.. Et rester était au-delà de vos forces. »

Les larmes de Françoise continuent à couler. Elle dit : « Depuis 10 ans, je n’ai jamais pu pleurer. Depuis la mort de mon père, jamais de larmes. J’aurais voulu lâcher, mais je n’y arrivais pas… » Je dis à Françoise : « Peut-être vous êtes-vous réfugiée derrière la force d’une armure, mais aujourd’hui vous venez de découvrir une part de vous que vous ne connaissiez pas : la fragilité de tout être humain, les limites du supportable… Vous êtes en train de devenir vous-mêmes, à la fois forte et fragile et le mélange des deux va vous permettre de tenir debout toute seule : plus besoin d’armure extérieure ! A la place, la force intérieure, la force souple et fragile vous permettra enfin de vivre plus sereine. »

Françoise pleure toujours, sans arrêter. Elle sort de la salle, son amie la rejoint. Le groupe qui a été témoin de tout cela a besoin aussi d’une pause. Quelques minutes après, Françoise vient vers le groupe et dit : « Je pleure mais c’est du bonheur, je pleure parce que ça vient de lâcher… Oh merci ! Vous le formateur qui m’énerviez tant hier, vous m’avez permis ça ! » Je lui réponds : « Je vous ai canalisée hier par respect pour le groupe, mais aussi parce que je pensais que c’était la seule solution pour que vous vous mettiez à l’écoute de vous-même… »

Tout le reste de la journée, Françoise était épuisée, mais son visage rayonnait. L’épuisement de quelqu’un qui vient de vider une tension de plusieurs années. L’épuisement de quelqu’un qui vient de lâcher la tension du bras de fer qu’elle avait engagé avec la vie… Il va lui falloir quelques jours pour découvrir en elle, à travers cette fatigue et cette détente, la souplesse et la sérénité que donne l’alliance réconciliée de la fragilité et de la force intérieure.

Alors Françoise, le sens de ta vie ? !!!
Et vous amis lecteurs, où vous êtes-vous reconnus ?
Dans quelle part de vous êtes-vous touchés par cette histoire ?

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
juin 2016

Téléchargez cet article en pdf

Avant de publier cet article, je l’ai envoyé à « Françoise » pour lui demander son accord. Après l’avoir lu, elle m’a écrit cette très belle lettre (en bleu) et je lui ai répondu en insérant mes réponses (en gris) dans son texte :

Je vous remercie de prendre de mes nouvelles.
Quand je lis ce texte, et bien les larmes coulent.
Je suis bien, très zen, relaxée                c’est très bon signe !

Je ne saurai jamais comment vous remercier. Je suis encore étonnée de ce qui s’est passé. Comme vous l’aviez dit, peut être que j’étais enfin prête ?             oui

Je ne crois pas au hasard mais au destin, et le destin a fait que je vous ai croisé.
Je ne sais pas pourquoi je suis restée à la formation et pourquoi je suis revenue le lendemain. Je ne me l’explique pas.
Mais quel bonheur de l’avoir fait : même un psy n’aurait pas fait mieux en bon nombre d’années.
Votre être intérieur en partie inconscient sait pourquoi vous êtes restée à la formation et il a été assez « fort » (d’une vraie force, bien différente de celle que vous connaissiez avant !) pour vous guider dans votre décision de rester.

De temps en temps je repense à la situation, le mot lâcheté revient mais je le chasse aussitôt et repense à ce que j’ai réussi à dire
Ne chassez pas ce mot de « lâcheté », accueillez le même avec bienveillance comme on accueille un enfant blessé… Mais soignez le en continuant à écouter et à chercher ce qui se cache derrière ce jugement sur vous : et ce qui s’y cache est probablement la découverte d’une vulnérabilité à accepter, d’une souffrance ancienne à cicatriser, d’une fragilité à accepter pour qu’elle vienne assouplir vos raideurs…

Oui je suis forte mais j’ai mes limites. j’ai tout fait pour rendre heureuse ma chienne et malheureusement je n’ai pas pu l’accompagner jusqu’au bout car j’étais seule, sans défense, choquée
Voila déjà une parte de ce qui se cache derrière ce que vous jugiez avant comme une lâcheté : votre solitude, votre vulnérabilité sans défense, un choc qui parle non seulement de la disparition de votre chienne mais aussi d’une blessure en vous…

Je ne m’en veux plus. Je suis enfin en paix. Que c’est bon !
Donc vous avez déjà abandonné le jugement pour vous accueillir avec bienveillance

Je ne vous oublierai jamais et j’espère que l’on pourra se retrouver dans une autre formation. Bon, je serai toujours aussi « chiante » mais lorsque vous me recadrerez, je n’aurais plus la même attitude de renfermement, de vexation, de frustration.

Vous m’avez beaucoup appris. C’est incroyable, VOUS êtes incroyable
Ce que j’ai fait pour vous ne tient pas à je ne sais quel pouvoir magique ni talent exceptionnel : c’est seulement la conséquence d’une posture que j’ai apprise : l’écoute avec le cœur qui à la fois cherche à discerner la blessure derrière les raideurs et les jugements, et canalise et parfois refuse les débordements…Si vous apprenez à vous écouter vous-mêmes, puis à accueillir l’autre sans jugement ni conseil, vous deviendrez progressivement capable de vivre la même attitude…

Le texte est magnifique, bien sûr utilisez le !       « Françoise »

N’aie pas peur d’avoir peur… de la relation

LA PEUR DE LA RELATION…

Dans ces situations où je me compare à l’autre et où je ne me sens pas à la hauteur… Ou quand j’ai peur de blesser l’autre ou de le décevoir… Et encore quand je rumine les reproches et jugements qui m’ont fait si mal… Dans ces situations aussi de compétition permanente… Quand l’un de nous veut prendre le pouvoir ou avoir raison… Quand je me soumets au désir ou au besoin de l’autre parce que j’ai peur d’être abandonné ou rejeté…

Les situations que je viens d’évoquer ne méritent pas le nom de « relations ». Elles sont des liens qui ligotent, des enfermements qui asphyxient, des poisons qui détruisent. Si tu n’es pas toi-même, tu n’es plus dans la relation mais dans la soumission ou la domination.

Qui dit relation dit autonomie dans l’échange, liberté de choix, partage dans le respect… Pour créer ce genre relation ou chacun peut être lui-même et s’enrichir de l’autre, deux pistes incontournables :

D’abord oser être soi-même, comme décrit dans la partie sur la peur de soi. En cas de tension ou de conflit dans une relation, cesser de parler de l’autre, quitter le registre des reproches et des jugements. Parler de moi, non pas pour dire que j’ai raison et qu’il a tort, mais pour dire ce que je vois, ce que je ressens, ce dont j’ai besoin, ce que je demande, ce que je propose, ce que je refuse… Cela me permet d’exister dans la relation sans nier l’autre ni l’accuser.

Ensuite me protéger des reproches et des jugements de l’autre, et de son agressivité. Apprendre à s’en protéger en découvrant que les reproches et les jugements qu’il m’adresse ne parlent que de lui, de son mécontentement, de son stress, de ses insatisfactions. Apprendre que la colère peut être justifiée, mais qu’elle parle d’abord de celui qui est en colère, de ce qu’il ne supporte pas ou n’accepte pas… Chercher derrière les reproches que l’autre m’adresse, non pas d’abord ce que j’ai fait, mais d’abord en quoi lui est blessé et qu’est-ce que ça dit de lui… Sans agressivité et sans je me justifier, libéré de la peur, je ne me sentirai plus enfermé par ses jugements… car moi seul sait qui je suis et ce que je peux offrir à l’autre dans le cadre d’une relation de liberté et de respect…

N’aie pas peur de ta peur !
Cherche derrière ta peur le désir d’être toi-même et les chemins de la liberté.

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Cliquez ci-dessous pour lire les autres articles de la série

pdf_buttonTéléchargez l’ensemble des textes ici

N’aie pas peur d’avoir peur… de toi-même

LA PEUR DE NOUS-MÊMES…

Tous ces moments où nous avons peur de ne pas savoir, de ne pas pouvoir, de n’être pas capables… Peur aussi de faire n’importe quoi quand nous sommes épuisés ou à bout…

Ces peurs là se nomment manque d’estime de soi ou de confiance en soi et s’enracinent souvent dans une éducation où nous avons été peu valorisés et encouragés. Nommer cette cause, c’est aussi indiquer le chemin de la solution : il n’est pas question d’accuser nos parents ou nos éducateurs qui ont souvent fait ce qu’ils ont pu et ce qu’ils croyaient bon. Mais si nous avons manqué de reconnaissance et de valorisation, il est toujours temps d’aller les chercher là où elles sont !

Chercher la valorisation à l’âge adulte dépend de nous: plutôt que nous lamenter de nos manques ou de non faiblesses, regardons nos valeurs : qu’est-ce que j’aime en moi ? Quels sont mes désirs ? Qu’est-ce que j’aime faire ? Qu’est-ce que je sais faire ? Qu’est-ce que j’espère ? Quels sont mes rêves ? Oser croire en soi, et ensuite seulement négocier avec nos limites et nos contraintes !

Chercher la reconnaissance de l’autre est aussi de notre responsabilité : plutôt que de ruminer les déceptions relationnelles, je peux me demander d’abord : sur qui je peux compter ? Qui m’apprécie ? Qui est prêt à m’écouter ? Qui me fait confiance ? Qui peut me dire son désaccord sans me juger ni me rejeter ? Et choisir de m’entourer de personnes positives plutôt que de ruminer mon aigreur…

Alors dans cette démarche où je cherche les valorisations et la reconnaissance qui me manque, je vais voir grandir l’estime de moi et la confiance en moi.

Et je n’aurai plus peur de ma peur… Car je découvrirai que ma peur de moi ressemble aux jambes fragiles et tremblantes du petit enfant qui apprend à marcher. Si tremblantes qu’il avait peur de lâcher la main… Si tremblantes qu’il tombe même encore parfois… Mais il se relève… Et grâce à sa chute, il découvre la capacité de se relever… Grâce à sa chute, ses muscles se renforcent et il devient plus fort… Et sa joie d’avancer et de découvrir le monde devient plus forte que sa peur…

De la même manière que le petit enfant qui apprend à marcher, je vais apprendre à « apprivoiser » ma peur.

Apprivoiser ma peur en la nommant : la nommer, la reconnaître et l’accepter, et aussitôt chercher de quoi j’aurais besoin pour ne plus avoir peur : besoin de me protéger, besoin de sécurité, besoin de soutien, besoin de repos, etc. Et donc comment faire pour satisfaire mes besoins.

Apprivoiser ma peur en cherchant derrière nos peurs les désirs cachés. Au lieu de dire comme d’habitude : « mais je n’y arriverai pas ! », si nous disions : pour y arriver, comment je peux m’y prendre ? Sur quelles ressources personnelles je peux compter ? à quelles difficultés vais-je être affronté et comment les contourner ? à qui je peux faire appel pour m’accompagner ou me donner un coup de main ?

N’aie pas peur de ta peur !
Ta peur d’échouer n’est que le voile qui cache ton désir et ta capacité de réussir !

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Cliquez ci-dessous pour lire les autres articles de la série

pdf_buttonTéléchargez l’ensemble des textes ici

N’aie pas peur d’avoir peur… de l’autre

LA PEUR DE L’AUTRE…

Peur de la violence de l’autre, de son autoritarisme, de son imprévisibilité, de sa manipulation… Cette peur nous entraîne souvent à nous soumettre au bon vouloir de l’autre, à nous adapter à ce qu’il attend de nous au point de faire taire ce que nous sommes vraiment. Elle nous conduit à ne pas pouvoir dire non, à satisfaire les besoins de l’autre et bien souvent à nier nos propres besoins.

Certains se taisent et subissent, persuadés qu’ils paieraient cher toute résistance. Mais cette attitude risque au contraire de nourrir la violence de l’autre, prenant plaisir à écraser quelqu’un qui se laisse faire. Quant aux personnes autoritaires, regardez bien : elles ne sont pas autoritaires avec tout le monde et baissent souvent le ton devant celles et ceux qui savent dire non et résister sans violence. Se taire et subir risque de nourrir la domination de l’autre. En nous taisant et en acceptant, nous devenons même complices de la violence de l’autre. Les femmes qui subissent des violences conjugales dans le silence pendant des années savent que leur silence ne règle pas la violence. C’est seulement quand elles osent enfin parler qu’elles peuvent s’en sortir et mettre fin à la soumission.

Certains voudraient se « blinder », ne plus avoir peur… Mais ceux prennent cette posture se raidissent et deviennent souvent durs et violents… parce que derrière leur armure, la peur continue à bouillonner.  Il y a de rares cas où une armure est nécessaire : les policiers ne prennent le bouclier que lorsque la violence déborde, mais ils le déposent quand la vie quotidienne reprend son cours normal. Alors que bien souvent, même en période calme, nous n’arrivons plus à quitter les armures de méfiance, de jugements et de rancœur derrière lesquelles nouas cru devoir nous réfugier…

Se protéger vraiment, c’est s’ouvrir : s’ouvrir à des relations solidaires, et ouvrir les yeux sur une autre face de la réalité.

Se protéger par la solidarité : il n’est pas possible de faire face à la violence et à l’autoritarisme tout seul. C’est ensemble qu’on peut faire front. Pour résister au pouvoir oppresseur, Gandhi a rassemblé des foules qui ont su dire non et résister avec des pratiques sans violence. Dans les entreprises, le chacun-pour-soi est dévastateur ; quand les salariés sont solidaires et quand les syndicats et représentants du personnel défendent le droit du travail, le respect des personnes et la justice sociale progressent. Et la peur régresse…

Se protéger en changeant de regard sur les personnes violentes, autoritaires, manipulatrices. Nous croyons trop souvent que les violents sont forts et les autoritaires puissants. Et nous, nous sentons-nous puissants quand nous frappons nos conjoints ou nos enfants ou quand nous sommes autoritaires ? Non ! Nous devenons violents et autoritaires quand nous ne sommes à bout, quand nous ne supportons plus de ne pas obtenir ce que nous voulons. Un chef autoritaire qui refuse toute discussion est quelqu’un qui a peur de perdre son autorité s’il vous demande votre avis ! Et nous savons tous que l’autoritarisme développe les congés maladie et la résistance, et  qu’un chef respectueux et à l’écoute de ses salariés développe de la motivation et de l’efficacité !

Face à un chef autoritaire, nous pouvons utiliser une stratégie sans violence en deux mouvements : d’abord l’empathie et la reconnaissance qui peuvent le rassurer parce qu’elles lui montrent que je ne viens pas mettre en cause sa légitime autorité ; ensuite l’affirmation de soi qui exerce son droit à la parole tout en prenant en compte la peur du chef. Cette stratégie en deux temps pourrait s’exprimer de la manière suivante: « C’est vous le chef et à la fin c’est vous qui déciderez ; alors quel risque y a-t-il à ce que je vous partage mon point de vue ou mon avis ? ».

N’aie pas peur d’avoir peur !
Ta peur te protège et te rend fort, non par la violence, mais par le souffle intérieur !

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

Cliquez ci-dessous pour lire les autres articles de la série

pdf_buttonTéléchargez l’ensemble des textes ici