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Améliorer concertation et coopération

Lire le texte ci-dessous ne suffit pas pour changer les pratiques
ni pour transformer les cultures de compétition en cultures de concertation.
Il est nécessaire que les équipes se saisissent de chacun des points ci-dessous,
les confrontent à leurs pratiques automatiques et à leurs postures habituelles,
et envisagent les stratégies et moyens de changement adaptés à leurs spécificités.


1. Comment faire pour
TRAITER LES DÉSACCORDS ?

La plupart des conflits viennent de l’acharnement réciproque à convaincre qui oppose et empêche un vrai dialogue…

Quitte le « J’ai raison, tu as tort » et ta volonté première de convaincre
et remplace les par :   « Voilà ce que je vois, pense, propose, ressens… »
                                    « et toi qu’est-ce que tu vois, penses, proposes, ressens… ? »

Ainsi tu te « décentres »
et tu acceptes un autre point de vue ou une autre manière de réagir…
Même si ça t’étonne et te choque… accueille, demande des explications,
et vos points de vue vont devenir complémentaires et s’enrichir


2. Comment faire pour
PRENDRE EN COMPTE LES DIFFÉRENTS POINTS DE VUE ?

Souvent nous n’écoutons pas vraiment parce que nous voulons d’abord faire passer le message
ou parce que nous n’entendons chez l’autre que ce qui nous choque ou ce qui confirme notre point de vue…

Ecoute vraiment
N’écoute pas pour convaincre, n’écoute pas pour trouver la bonne réponse ou la solution,
car en faisant cela tu restes centré sur toi : tu n’écoutes pas, car tu cherches en toi la réponse !

Ecoute seulement pour écouter, pour accueillir, pour découvrir,
pour comprendre et ressentir ce que l’autre vit, ce qu’il pense, ce qu’il ressent…
Reformule
à l’autre ce que tu as entendu et compris et écoute ses correctifs
pour être sûr que tu n’as pas interprété et déformé sa pensée ou ses ressentis

Beaucoup de relations tendues se libèrent dans cette écoute active.


3 . Comment faire pour
ÉVITER DE SE BLESSER MUTUELLEMENT ?

Nous sommes souvent blessés par des paroles entendues, par des reproches et des jugements perçus comme injustes… ou nous sommes blessants et jugeant nous-mêmes

Distingue/sépare :                
– l’acte et la personne
– l’action de l’autre et ta réaction à toi

Tu pourras alors dénoncer un acte inacceptable sans jamais juger la personne
Ne dis plus : « Tu racontes (c’est la personne) n’importe quoi »
Dis plutôt : « ce que tu dis (c’est l’acte) est une erreur ou ne me convient pas ».

Ne dis plus : « tu es un égoïste » (tu juges la personne)
Dis plutôt : : « j’attendais (tu parles de toi, de ton besoin) que tu me partages ceci (tu évoques l’acte)»

Au lieu d’interpréter ses actes, demande-lui des explications…
Au lieu de parler de lui, parle-lui de toi, de ce que ça t’a fait,
de tes attentes et de tes besoins, de ce que tu acceptes ou refuses


4. Comment faire pour
COLLABORER dans les tensions ?

Tensions issues de nos différences de sensibilités, d’expériences, de priorités, d’intérêts…
Tensions issues de nos incertitudes, de nos peurs, de nos fragilités, de la dévalorisation…

Ne décide jamais sans concertation
Remplace la loi de l’esclavage et de la domination :
le maitre décide, les autres acceptent et se soumettent…
par la loi de la démocratie : à la fois respect des majorités et des minorités

Les conflits ne se résolvent pas dans les manifestations, mais dans les négociations…
Donc deux pistes :


Passer de la posture de manifestation à la posture de négociation :
quitter la volonté d’imposer son point de vue,
choisir de construire ensemble un accord dans le respect, la concertation, la coopération,
pour parvenir ensemble à des compromis ou des consensus.

Chercher d’abord les intérêts communs avant de traiter les dissensions
et « vivre ensemble avec nos désaccords »


5. Comment faire pour
GÉRER DES PRIORITÉS CONTRADICTOIRES

C’est la tension entre les deux bouts opposés de l’arc qui donne l’élan à la flèche

Des priorités différentes, des enjeux différents… Par exemple :
            élus et cadres administratifs n’ont pas les mêmes priorités ni les mêmes temporalités…             De même pour le politique, l’économique, l’administratif…
De même pour les Services et leurs missions différentes dans une entreprises…

Collaborations nécessaires et priorités contradictoires :
Comment trouver dans nos tensions l’élan de la coopération ?
Deux pistes fondamentales :

une posture personnelle : marcher sur 2 jambes:

s’affirmer ET s’adapter
affirmation de soi ET empathie
Nous marchons si souvent à cloche pied :
– affirmation de soi sans empathie = j’impose, je fais pression, je domine
– empathie sans affirmation = je me laisse manipuler, je prends en pitié, je me soumets…
Marcher sur 2 jambes : si tu veux t’affirmer de façon juste, commence par l’empathie !

une posture collective : la concertation

jamais un qui l’emporte que l’autre,
mais la stratégie de l’arc.
Mettre en œuvre collectivement cette stratégie
suppose que chacun choisisse la posture personnelle des 2 jambes !


6. Comment faire pour
GÉRER LES EGO (le mien et ceux des autres !)

Des affects perturbants : se faire marcher sur les pieds, ne pas être entendu,
faire sa place quand on est nouveau, faire passer le message à tout prix…

Dire non à toutes les prises de pouvoir !
Au sommet de l’Etat, il y a des Ministres et des Ministères, c’est-à-dire des serviteurs !

Toutes nos compétences et missions sont des services du Peuple, du bien commun, de la mission reçue.
A ce titre, toute prise pouvoir personnel est illégitime.

Dans un corps, la tête n’impose pas.
La tête coordonne et prend soin de l’ensemble en veillant particulièrement aux articulations.

Marc THOMAS
lui écrire par mail

Toi qui veux CONVAINCRE… essaye de T’AFFIRMER DANS L’EMPATHIE

Qui de nous n’a jamais dit :  « Il faut que je lui fasse comprendre que… »
Tu ne fais jamais rien comprendre à l’autre,
car lui seul sait ce qu’il peut ou veut comprendre !
Tu peux juste lui proposer une explication
la plus claire possible, en t’adaptant à son langage à lui,
en cherchant à rejoindre ses préoccupations ou intérêts…
Comme un adulte adapte son langage à celui d’un enfant
ou aux difficultés d’une personne de langue étrangère…
Comme une maîtresse de maison qui prépare des plats appétissants
en ayant pris soin de connaître les goûts de ses invités…

Qui de nous n’a jamais dit : « je veux leur faire passer le message… »
ce qu’il peut ou veut laisser passer et entrer en lui !
Tu peux juste avoir envie ou besoin de partager quelque chose d’important,
énoncer ton message de façon « appétissante » pour lui,
et prendre soin de lui parler quand il est disponible pour t’écouter…
Ce qui « passe » en lui ne dépend pas de toi !

Qui de nous n’a jamais voulu convaincre l’autre qu’il a tort ?
Dans des relations tendues ou conflictuelles,
nous voulons prouver à l’autre que nous avons raison.
Chacun fait pression pour convaincre l’autre sans l’écouter,
et sans jamais accepter de se laisser convaincre…
Dialogue de sourds !
Et pourtant il est si facile d’expérimenter que deux personnes
qui regardent le même paysage ou le même événement
ne voient pas la même chose…

En regardant la mer,
l’un verra les nuances de bleu,
l’autre verra l’écume des vagues ou le mouvement des flots,
un troisième verra la ligne d’horizon un peu concave…
pendant qu’un quatrième regardera les nuages et le bleu du ciel !

Lequel des quatre a raison, lesquels ont tort ?
Il faut bien tous ces regards pour décrire la mer…
Dans un conflit, il s’agit d’abandonner définitivement qui a tort et qui a raison,
pour le remplacer par : « Je vois ceci… et toi, et toi qu’est-ce que tu vois ? »

Aucun de nous ne voit toute la réalité du premier coup :
chacun sélectionne inconsciemment…
et interprète ce qu’il voit à travers son mental et sa propre histoire…

Plutôt que de prendre nos points de vue partiels pour la vérité,
nous pourrions partager nos points de vue
et nous enrichir du regard des autres.

Loin de vouloir convaincre, chacun peut affirmer son point de vue,
Jusqu’à nous découvrir complémentaires…
Jusqu’à considérer la différence ou le désaccord
comme une ressource pour la coopération.
Certains s’imaginent qu’en cessant de chercher à convaincre,
ils vont devoir se taire. Se taire n’est jamais la solution
Car le silence soumet à l’autre, nous transforme en victimes et en perdants
et déclenche en nous aigreurs et ruminations qui polluent la relation.

 Cesser de vouloir convaincre, pour que chacun puisse s’affirmer…
Ceci suppose que chacun accepte d’écouter l’autre,
et c’est souvent le plus difficile !

L’être humain marche sur deux jambes…
C’est plus facile que d’aller à cloche-pied !
La relation constructive marche aussi sur deux jambes :
l’empathie ET l’affirmation de soi.

L’empathie pour accueillir l’autre tel qu’il est et prendre en compte son avis,
pour consentir au fait qu’il ne voit pas comme moi,
qu’il ne ressent pas comme moi… qu’il n’a pas les mêmes besoins…
L’empathie qui reformule ce que j’ai accueilli de lui en l’écoutant…

L’affirmation de soi pour oser dire ce que je vois et ce que je pense,
ce que je ressens, ce dont j’ai besoin,
ce que je demande, ce que je propose, ce que je refuse…
sans peur du jugement ni de ce que l’autre va penser…

S’il manque l’une des deux, la relation marche à cloche-pied !
Sans empathie, l’affirmation de soi devient domination :
elle impose son point de vue avec rigidité, autoritarisme et jugements.
Sans affirmation de soi, l’empathie devient mièvrerie et soumission,
ou retrait par peur de déplaire à l’autre…

L’empathie et l’affirmation allant de pair font avancer la relation !
A condition de les prendre dans le bon ordre !
Si tu commences par avancer le pied de l’affirmation de toi
l’autre risque de se sentir en danger et de prendre du recul,
parce qu’il ne sait pas encore que tu veux aussi le prendre en compte.
Si tu commences par avancer le pied de l’empathie,
il est probable que l’autre écoutera plus facilement
ton affirmation de toi-même !

Et si l’autre te refuse l’empathie à laquelle tu as droit
et cherche à t’imposer ses prétendues vérités ?
Tu ne lui feras plus de reproches, tu ne rumineras plus…
Tu resteras à la bonne distance de lui,
te protégeant en te centrant sur ton affirmation de toi intérieure…
Car tu sauras que son autoritarisme n’est qu’une faiblesse et une peur :
comme s’il fallait qu’il ait raison envers et contre tout…
Comme s’il voulait tenir debout… sur une seule jambe !
Lequel de vous deux est le plus stable ?

Essaye l’empathie et l’affirmation de toi,
l’empathie POUR l’affirmation de toi :
tu y gagneras beaucoup d’énergies jadis perdues sans résultat,
et tu découvriras que tu te sens bien moins blessé qu’avant !
Tu seras alors dans la vraie bienveillance !

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
10 juin 2018
Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

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La bienveillance : un choix exigent

Bienveillance : ce mot a parfois mauvaise presse 
quand il évoque
« tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil »…
Comme si la bienveillance devait nous faire
tout accepter et tout pardonner…
Comme si comprendre nous conduisait nécessairement
à accepter l’inacceptable et à nous taire…
Comme si la bienveillance consistait
à excuser les déviances jusqu’à accepter d’être victime…

La bienveillance est une « veillance »,
c’est-à-dire une veille attentive, une vigilance…
Une vigilance au bien…

Dans notre part sauvage,
nous répondons à l’agression par l’agression ou par la violence,
au mal subi par le mal agi, à la blessure par la vengeance,
à la misère par le terrorisme…
Nous en connaissons les dégâts
et nous savons que cela ne fait qu’aggraver les choses…

Dans notre part bienveillante,
nous allons choisir d’établir un autre rapport de force :
une vigilance et un engagement à ne répondre au mal que par le bien…
à répondre à l’injustice par une combat pour la justice…
à répondre à la violence par la solidarité et la réaffirmation de la loi…
à répondre au reproche non par d’autre reproches,
mais par l’affirmation de mes choix et de mes limites…

La bienveillance est un rapport de force
basé sur le respect de soi et de l’autre,
sur le consentement à la différence et au désaccord,
sur l’investissement parfois onéreux
pour négocier et prendre en compte les intérêts de chacun.
sur une vigilance à ne pas identifier l’autre à son erreur ou à ce qui nous énerve,
mais à chercher derrière l’erreur ses ressources, ses capacités et sa richesse…

La bienveillance est un choix exigeant !
Je sais que je peux être malveillant, et c’est pour cela que je choisis la bienveillance.
Je refuse de répondre à la malveillance de l’autre par ma propre malveillance.
Je refuse explicitement toute compromission avec les actes destructeurs,
mais je choisis de porter sur la personne qui pose ces actes
un regard bienveillant qui croit en un changement possible et en ses ressources,
Seul un regard bienveillant qui distingue la personne de ses actes
est capable de désarmer…

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
février 2018
Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com
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Laisse jaillir ta parole

On nous a répété souvent cette phrase du poète Nicolas Boileau : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire en viennent aisément ». Nous avons fini par croire qu’il fallait d’abord des idées claires et bien construites avant de prendre la parole ou le stylo. Et nous avons fini par nous taire ! Ou bien nous nous sommes contentés de répéter des « poncifs » imposés par des modes ou des manipulateurs qui veulent nous imposer ce que nous devons penser !

Or la pensée, comme la vie, n’existe qu’en s’exprimant, grâce à celui qui risque les mots sans connaître encore la fin de la phrase, comme jaillit la source avant de savoir qu’elle deviendra irrigation vivifiante, rivière et fleuve, et même jusqu’à la mer !

Je me souviens de cette femme écrivain pour enfant disant qu’elle commence toujours à écrire à partir d’un noyau central, sans connaître la fin.

Je me souviens de prises de parole en public : le discours était préparé, longuement. Et pourtant, devant ce public, ce sont d’autres mots qui venaient, et d’autres développements, puisés dans le regard des auditeurs et dans la communication avec eux.

Je me souviens de ces dialogues,  de ces rencontres et de ces accompagnements où il faut renoncer à savoir à l’avance la bonne réponse, car l’écoute et l’échange font jaillir l’inattendu. Car ce n’est pas la réponse qui importe : si je cherche quoi répondre ou quel conseil donner, je n’écoute déjà plus celui qui me parle, je ne m’écoute que moi-même pour peaufiner ma réponse ! Ce qui importe, c’est la parole que va oser celui que j’écoute, parce qu’il se sent écouté. Cette parole qu’il va peut-être balbutier parce qu’elle surgit inattendue du plus profond de lui-même ! Ces paroles là sont des paroles vivifiantes qui désaltèrent celui qui les prononce !

A l’inverse des phrases toutes faites et des ritournelles apprises par cœur, la Parole de l’homme est créatrice : écrite ou orale, elle jaillit du dedans comme une source vive. Chaque être humain est porteur d’une source unique, d’une Parole originale.

C’est pourquoi éduquer un enfant ne peut pas consister à lui faire apprendre par cœur des paroles écrites ou prononcées par d’autres ! Éduquer un enfant, c’est le conduire vers sa source pour qu’il s’y désaltère, c’est le conduire vers lui-même pour qu’il découvre la pépite qu’il porte… C’est ainsi lui permettre de développer la confiance en lui, source de toutes les motivations, de tous les dynamismes et de toutes les vraies réussites.

Ose risquer une parole, la tienne, celle que personne ne pourra dire à ta place,
sans l’imposer, mais en l’offrant comme une fleur unique au bouquet de l’humanité.

Écoute les paroles des autres, surtout si elles sont différentes de la tienne,
sans les photocopier pour penser comme eux ou comme tout le monde,
mais pour plonger ta propre source à la confluence des diversités humaines.

Quand des paroles vives et uniques rentrent en dialogue, c’est l’Humanité qui se construit !
Quand tu développes ton autonomie de pensée et d’agir, tu rends possible la coopération.

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
septembre 2017

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Des rencontres sincères et vivifiantes

Nous nous plaignons souvent des difficultés relationnelles… Je vous propose ici de chercher ou de nommer les rencontres sincères ou vivifiantes, celles où nous sommes pleinement nous-mêmes quand nous partageons avec l’autre.

Une fois n’est pas coutume, j’utilise quelques citations. Ne vous contentez pas d’admirer les textes, mais cherchez quels noms d’amis vous pouvez mettre à côté de chacune de ces phrases. Demandez-vous aussi si vos amis pourraient mettre votre nom à côté de l’une ou l’autre de ces phrases… Résistez au dénigrement de vous-mêmes ou de vos amis qui vous ferait dire : « c’est trop beau pour moi » ! Et si vous ne trouvez pas de noms à mettre à côté de ces phrases, mettez-vous en quête : il y a autour de chacune et chacun de nous des amis potentiels, et des relations à construire, sincères et vivifiantes…

« L’intimité, c’est de pouvoir déposer des rêves et des projets dans les possibles de l’autre,traverses-meme-faisceau-lumiere-209x300 avec l’espoir d’en réaliser quelques-uns ensemble. »
« La véritable intimité est celle qui permet de rêver ensemble avec des rêves différents. » (Jacques Salomé)

« Entre le plus possible dans l’âme de celui qui te parle. » (Marc Aurèle)

« Tu sais ce que c’est la tendresse ?
C’est toucher avec respect l’âme de l’autre. » (Facebook)

« D’âme à âme… » (P.L.)

« Traversés du même faisceau de lumière… » (M.T.)

« J’observe que les gens qui sortent transformés sont souvent étonnés de cette évolution,  que tu peux amener des individus et un groupe très loin dans leur intérieur. C’est vraiment beau ce que tu tricotes avec les fils de vie. (…)
Tu as une capacité rare, qui se perd de nos jours, celle de propulser les autres vers le haut, et ce sans forcément chercher ton intérêt. (…) Tu as la capacité de percevoir le potentiel chez l’autre et de l’aider à le développer… Tu as les mots, une sorte de sagesse… » (D.P.)

« Il y a des gens avec qui l’on passe une grande partie de sa vie et qui ne vous apportent rien. Qui ne vous éclairent pas, ne vous nourrissent pas, ne vous donnent pas d’élan. Encore heureux quand ils ne vous détruisent pas à petit feu en se suspendant à vos basques et en vous suçant le sang.
Et puis…
Il y a ceux que l’on croise, que l’on connaît à peine, qui vous disent un mot, une phrase, vous accordent une minute, une demi heure, et changent le cours de votre vie.
Vous n’attendiez rien d’eux, vous les connaissiez à peine, vous vous êtes rendu léger, légère, au rendez-vous et pourtant, quand vous les quittez, ces gens étonnants, vous découvrez qu’ils ont ouvert une porte en vous, déclenché un parachute, initié ce merveilleux mouvement qu’est le désir, mouvement qui va vous emporter bien au-delà de vous même et vous étonner. Vous ne serez plus jamais vermicelle, vous danserez sur le trottoir en faisant des étincelles et vos bras toucheront le ciel… »
(© Katherine Pancol – Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi. Albin Michel. 2010)

Chacun de nous peut vivre de telles rencontres et construire de telles relations…
A condition…
de renoncer à perdre notre énergie dans les lamentations et le dénigrement…

de choisir ou d’accueillir ceux ou celles qui ne manqueront pas de se présenter…

L’exigence de la sincérité, du respect, de la confiance… réciproques et partagés !
Jusqu’au jour où nous pouvons dire :
« Nous ne nous sommes pas rencontrés par hasard » (P.L.)

Marc THOMAS, Consultant formateur en « Compétences relationnelles »
octobre 2016

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N’aie pas peur d’avoir peur… de la relation

LA PEUR DE LA RELATION…

Dans ces situations où je me compare à l’autre et où je ne me sens pas à la hauteur… Ou quand j’ai peur de blesser l’autre ou de le décevoir… Et encore quand je rumine les reproches et jugements qui m’ont fait si mal… Dans ces situations aussi de compétition permanente… Quand l’un de nous veut prendre le pouvoir ou avoir raison… Quand je me soumets au désir ou au besoin de l’autre parce que j’ai peur d’être abandonné ou rejeté…

Les situations que je viens d’évoquer ne méritent pas le nom de « relations ». Elles sont des liens qui ligotent, des enfermements qui asphyxient, des poisons qui détruisent. Si tu n’es pas toi-même, tu n’es plus dans la relation mais dans la soumission ou la domination.

Qui dit relation dit autonomie dans l’échange, liberté de choix, partage dans le respect… Pour créer ce genre relation ou chacun peut être lui-même et s’enrichir de l’autre, deux pistes incontournables :

D’abord oser être soi-même, comme décrit dans la partie sur la peur de soi. En cas de tension ou de conflit dans une relation, cesser de parler de l’autre, quitter le registre des reproches et des jugements. Parler de moi, non pas pour dire que j’ai raison et qu’il a tort, mais pour dire ce que je vois, ce que je ressens, ce dont j’ai besoin, ce que je demande, ce que je propose, ce que je refuse… Cela me permet d’exister dans la relation sans nier l’autre ni l’accuser.

Ensuite me protéger des reproches et des jugements de l’autre, et de son agressivité. Apprendre à s’en protéger en découvrant que les reproches et les jugements qu’il m’adresse ne parlent que de lui, de son mécontentement, de son stress, de ses insatisfactions. Apprendre que la colère peut être justifiée, mais qu’elle parle d’abord de celui qui est en colère, de ce qu’il ne supporte pas ou n’accepte pas… Chercher derrière les reproches que l’autre m’adresse, non pas d’abord ce que j’ai fait, mais d’abord en quoi lui est blessé et qu’est-ce que ça dit de lui… Sans agressivité et sans je me justifier, libéré de la peur, je ne me sentirai plus enfermé par ses jugements… car moi seul sait qui je suis et ce que je peux offrir à l’autre dans le cadre d’une relation de liberté et de respect…

N’aie pas peur de ta peur !
Cherche derrière ta peur le désir d’être toi-même et les chemins de la liberté.

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

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N’aie pas peur d’avoir peur… des évènements

LA PEUR DES ÉVÉNEMENTS…

Un tremblement de terre, un cyclone qui approche… Le terrorisme à nos portes, les guerres… Un accident de voiture, un chien qui aboie, un passage dans un quartier peu éclairé la nuit… Ces peurs sont déclenchées par un danger réel ou par un sentiment d’insécurité.

Certains se disent : « Je ne devrais pas avoir peur ». Je pense à des militaires en guerre ou des policiers spécialisés en intervention antiterroriste. Nous imaginons facilement qu’il est nécessaire qu’ils n’aient pas peur pour affronter l’ennemi… Je lisais récemment une interview d’un Général commandant une armée en guerre ; il disait à peu près ceci : « Le jour où ils n’ont plus peur, ils se croient forts, ils baissent leur vigilance et c’est alors qu’ils deviennent vulnérables. Mes hommes ont peur, et cette peur les sauve car elle les maintient en alerte. » De même, si tu traverses une route sans faire attention, le klaxon ou le bruit des freins d’une voiture va te faire peur, mais cette peur te sauve la vie parce qu’elle te permet de réagir !

Les traces de ces peurs peuvent rester en nous comme des résurgences : même une fois le danger évité, le traumatisme laissé en nous va se réveiller à chaque nouvelle situation semblable. La seule solution pour traiter ces résurgences de la peur, c’est la parole… Nous savons tous que les victimes d’attentats ou de violence se voient proposer un accompagnement psychologique pour pouvoir « vider » le trop plein d’émotion qui risque de devenir traumatisme durable s’il n’est pas traité par la parole… Plutôt que d’avoir honte de nos peurs, osons les exprimer à des proches bienveillants : ils nous comprendront car eux aussi ont leurs propres peurs, et le fait de les exprimer nous permettra de les mettre à distance tout en restant vigilants.

N’aie pas peur d’avoir peur !
Ta peur est une alerte qui te rend vigilant et peut te sauver la vie.

Marc THOMAS, Consultant-Formateur en « Compétences relationnelles »
2 avril 2016

Écrire à l’auteur : mthomas@competences-relationnelles.com

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Personne n’a tort ni raison !

Couverture2Chaque jour dans les tensions interpersonnelles ou dans les situations de conflits, nous risquons de dépenser beaucoup d’énergie à vouloir prouver à l’autre qu’il a tort et que nous avons raison. Nous cherchons à le convaincre, à lui faire passer le message, à faire valoir notre bon droit…

Le problème c’est que l’autre cherche à en faire autant avec nous, convaincu d’avoir raison lui aussi ! Ainsi s’installent des dialogues de sourds où chacun, sur sa propre longueur d’ondes, veut être entendu de l’autre sans accepter d’entendre l’autre ! Chacun s’épuise dans cette volonté de passer en force, de faire pression, de gagner, d’avoir raison. Cela se termine par la victoire du plus fort toujours marquée de violence ou par la rupture du dialogue, voire de la relation.

Il y a une erreur fondamentale derrière ces dialogues de sourds : l’erreur de croire que la vérité se réduit à ce que je vois, ce que je pense, ce que je comprends. Faites un jour l’expérience, dans une situation relationnelle détendue : montrez une image ou un paysage à votre partenaire, et demandez-lui ce qu’il voit. Si vous le laissez décrire sa perception, vous serez probablement surpris en découvrant que, regardant la même image que vous, il n’y voit pas les mêmes choses, il met en valeur des détails que vous n’aviez pas vus et qui sont pour lui évidents et importants. Cette expérience nous permet de découvrir qu’aucun de nous ne voit tout ce qu’il y a à avoir. Chacun voit une partie qu’il repère en fonction de ses priorités à lui. De ce fait, à plusieurs, nous en, voyons davantage et pouvons devenir complémentaires.

Alors pourquoi donc continuons-nous à vouloir imposer notre point de vue ? Peut-être parce que nous avons peur d’avoir tort, d’être dévalorisés à nos propres yeux ou qu’on se moque de nous. Ou parce qu’on nous a appris que si « l’autre a juste », moi « j’ai faux » ! Or nos deux visions sont justes, mais partielles et donc manquantes !

Pourtant, il suffirait de dire à l’autre : « voilà ce que je vois et ce que comprends, voilà ma position… Et toi, que vois-tu ? Que comprends-tu ? Quelle est ta position ? » Ce faisant, plutôt que de s’affronter pour imposer « ma » vérité, plutôt que d’avoir peur de perdre, nos points de vue différents deviendraient autant de ressources à partager, de motifs de fierté d’avoir progressé ensemble, et autant d’occasion d’affûter ou d’ajuster notre regard.

Pour élargir l’espace de nos perceptions et pour assainir nos relations, il nous reste à « changer de logiciel »  :

  • Consentir au fait que je ne perçois pas la réalité telle qu’elle est : je perçois la réalité à travers mon regard, mes attraits, mes rejets, mes peurs…J’en ai une perception légitime, mais partielle et partiale.
  • De ce fait, l’autre différent n’est plus un rival, mais une ressource : détendu et accueillant, je peux voir ce qu’il voit et que je n’avais pas vu : nous devenons complémentaires !
  • Nous ne somme plus dans une logique du « ou-ou » : ou j’ai raison, ou j’ai tort ; ou c’est moi ou c’est toi qui a raison et qui gagne… Nous entrons dans une nouvelle logique du « et-et »: je prends ce que je vois ET ce que tu vois de différent, je garde ce que je pense ET j’accueille ce que tu penses… Le « ou-ou » construit des murs, le « et-et » ouvre des portes et élargis l’espace
  • Nous pouvons continuer à coopérer, même dans la tension et le désaccord : « j’ai ma version des faits, tu as ta version des faits. Dans l’accueil réciproque de ces visions différentes, nous allons construire ensemble une troisième version des faits enrichie. Comme l’artisan ou l’artiste assemble les pièces différentes ou les couleurs pour construire son œuvre ; comme le cuisinier assemble les ingrédients pour cuisiner un plat. Il s’agit de bien plus que de trouver un compromis –même si c’est déjà bien ! – : grâce à nos différences, nous allons devenir ensemble acteurs et créateurs de solutions innovantes.

Marc THOMAS, Consultant Formateur en Compétences relationnelles,
9 février 2016

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Delphine PIERREJEAN - 07 70 77 82 20
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Les cadres sont journellement sollicités à l’écoute par les personnels de leurs Services. Dans les Services Publics, à l’hôpital, des agents écoutent en permanence les publics. Dans le même temps, ils sont bousculés par la multiplicité de leurs tâches et des interventions  nécessaires. Du coup, leur écoute risque d’être inactive et leurs réponses inadaptées.

Dans ce contexte, cette formation a deux objectifs généraux : faciliter la mission des écoutants et optimiser la qualité d’écoute active.

Objectifs

– Analyser le contexte dans lequel s’exerce l’écoute : atouts et freins
– Expérimenter les écueils de la communication
– Définir l’écoute active et s’exercer à la reformulation et à l’entretien
– Traiter les tensions entre disponibilité à l’écoute et multiplicité des tâches
– Définir la posture d’empathie et s’y exercer

Destinataires

– cadres et salariés des entreprises, institutions et collectivités
– responsables associatifs

PROGRAMME à ajuster aux besoins de chaque groupe


Nos diverses pratiques de l’ECOUTE

– Débriefing, atouts et difficultés
– Attentes pour cette formation
– Les attitudes à promouvoir en fonction des objectifs institutionnels

LES ÉCUEILS DE LA COMMUNICATION
– Les situations où l’écoute est difficile/impossible
– La diversité des perceptions
– L’enchaînement perceptions → interprétations → jugements
– Passer d’une écoute centrée sur soi à une écoute centrée sur l’autre (Carl ROGERS)

S’EXERCER À L’ÉCOUTE ACTIVE, à l’école de Carl ROGERS et de la Communication bienveillante
– Écouter et distinguer les faits – les ressentis – les besoins – les demandes
– Les divers types d’écoute (Élias PORTER)
– La reformulation
– Répondre de façon ferme et respectueuse face à l’agressivité
– Mises en situation d’écoute activePDF1

Sortir des reproches pour entrer en dialogue

Couverture2Nous traversons tous des périodes de tensions interpersonnelles. Parfois nous y sommes enfermés. Nous passons alors notre temps à faire des reproches à l’autre, à parler de lui en l’accusant et en le jugeant. Que d’agressivité et de violences morales ou physiques en découlent !

Il suffirait que chacun parle de lui-même pour sortir de la spirale infernale qui conduit à la dénonciation et au jugement.

« Tu m’as blessé » pourrait devenir : « Quand tu dis cela, je suis blessé. »

« Tu racontes n’importe quoi » pourrait devenir : « Je ne suis pas d’accord avec toi. »

« Tu ne m’écoutes jamais » se dirait : « J’ai besoin de te parler, peux-tu de m’écouter ? ».« Tu te moques de moi » deviendrait : « Je ne me sens pas respecté. »

Continuez la liste… Entraînez-vous à « parler en Je »… et constatez les effets :

D’abord vous vous êtes respecté vous-même : vous avez pu parler de vous, de vos constats, de vos ressentis et de vos besoins, et exprimer vos demandes et propositions.

En même temps, vous avez quitté le terrain de l’agressivité en ne parlant plus de l’autre sous forme de reproches et de jugements. Du coup, il y a davantage de chances qu’il ne vous retourne pas cette agressivité… D’abord surpris par votre changement de posture, il peut être davantage prêt à reprendre un dialogue apaisé.

De plus, vous avez commencé à traiter le problème : vous avez pu distinguer l’impact sur vous de la situation : votre perception, vos ressentis, vos limites, vos refus… Et vous êtes davantage prêt à entendre quelle était l’intention de l’autre : voulait-il vraiment vous blesser ? ou ses paroles ont-elles fait résonner en vous des douleurs mille fois ressassées ? Et même si l’autre était vraiment agressif, le fait d’avoir pu exprimer votre ressenti et vos limites vous permet de vous sentir davantage protégé : vous allez découvrir que son agressivité ne parle que de lui et de son mal-être.

On m’a appris jadis que dire « Moi, je… », ce n’est pas bien. C’est exact quand le « Moi je suis le meilleur », par exemple, sous-entend que les autres sont moins bons que moi. « Parler en Je », c’est distinguer dans la relation ce qui vient de moi et ce qui vient de l’autre ; c’est permettre à chacun d’exister et d’exprimer ce qui le traverse, sans projeter sur l’autre des intentions qui ne parlent finalement que de mes interprétations. C’est parce que je peux parler de moi-même et de la manière dont je vis la relation que je suis prêt à écouter l’autre parler de lui-même et de la manière différente dont il vit la relation. Tous les reproches et les jugements sont évacués et les différences peuvent s’exprimer et être entendues.

« Le tu tue » disait le psychologue Gordon. Les « Je » partagés suscitent le respect de chacun et permettent à la relation de se construire dans la sérénité et la complémentarité.               

Marc THOMAS, Consultant Formateur en « Compétences relationnelles »
Juin 2014

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